Un créneau prometteur peu exploité

Les industries culturelles et créatives

Les industries culturelles et créatives (ICC) constituent un créneau très prometteur qui pourrait servir de levier majeur de développement territorial et économique mais qui reste malheureusement peu exploité.

Définies par l’UNESCO comme les secteurs d’activité ayant comme objet principal la création, le développement, la production, la reproduction, la promotion, la diffusion ou la commercialisation de biens, des services et activités qui ont un contenu culturel, artistique et/ou patrimonial, les ICC contribuent en effet au rayonnement culturel des nations et constituent un secteur essentiel pour l’émancipation des jeunes et le développement humain.

Le secteur joue également un rôle clé dans la création de la valeur ajoutée et la croissance économique, notamment à travers la création d’emplois. Au niveau mondial, les industries culturelles occupent la cinquième place dans la liste des secteurs les plus porteurs économiquement. L’économie de la culture est donc une grande opportunité, les entreprises qui se sont développées à l’échelle mondiale telles que les plateformes Netflix, Deezer ou Spotify en témoignent.

Au Maroc, le secteur des ICC a besoin d’un nouvel élan, étant donné qu’il est marqué par une très faible structuration, selon une étude menée par la Fédération des Industries culturelles et créatives (FICC), intitulée « Quelles transformations pour les ICC au Maroc: focus sur 4 filières, l’édition, le spectacle vivant, l’audiovisuel et la musique ». La faible structuration du secteur se traduit, selon l’étude, sur le terrain par la nature des associations, dépendantes de subventions irrégulières et des entreprises de petites tailles.

Cette caractéristique est d’autant plus marquée que 25% des entreprises sont individuelles et n’emploient donc aucun salarié, et 55% sont artisanales, employant de 1 à 9 personnes.

Il en ressort également que les petites structures culturelles et créatives recensées atteignent des niveaux de chiffres d’affaires relativement modestes puisqu’elles ne sont que 20% à réaliser plus de 2 millions de dirhams (MDH) de chiffre d’affaires et 37% à générer moins de 700.000 dirhams par an. Côté enveloppe budgétaire attribuée à la culture, le Maroc n’a pas encore atteint le seuil recommandé par l’UNESCO à 1%, sachant toutefois que des signaux forts ont été donnés en la matière, puisque le budget de fonctionnement du département de culture du ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports s’élève à près de 450,72 MDH au titre de l’année 2021, contre 432,37 MDH en 2020.

Le nouveau modèle de développement a aussi placé la culture comme un pilier dans la mesure où il l’inscrit dans le développement du capital humain, et doit être inscrit dans la conception d’un modèle de développement durable et multidimensionnel. Par ailleurs, la pandémie n’a fait qu’aggraver la situation, en particulier pour les filières de la musique, le spectacle et l’événementiel, d’où l’urgence d’accélérer la transversalité des réformes dans ce domaine à forte valeur ajoutée.

De l’avis de la FICC, plusieurs réformes doivent être mises en place, notamment sur le plan législatif, à travers l’adoption de décrets suite au vote de la loi sur le crowdfunding, l’adoption de la loi sur les droits d’auteur et la réforme du Bureau Marocain du Droit d’Auteur (BMDA) qui représente un élément structurant du marché et de l’avenir des ICC.

Le capital humain doit également être qualifié, il est ainsi nécessaire de veiller à la formation des jeunes pour les accompagner à intégrer le domaine des industries culturelles et exercer les métiers de l’avenir.

La dynamique culturelle amorcée dans le Royaume, à travers la politique des musées, les théâtres et les festivals, entre autres, doit ainsi constituer une force motrice pour l’émergence et le développement des industries culturelles et créatives, très prometteuses à l’échelle économique et social.

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