Après la génération des pionniers, Houssam El Kourd porte-étendard de l’escrime marocaine

Jeux Olympique de Tokyo

Après la première génération des grands escrimeurs marocains, à l’image de Abderrahmane Sebti, Abbas Harchi, Abderraouf El Fassi, Issam Rami et Abdelkrim El Houari, Houssam El Kourd se présente comme le porte-étendard de l’escrime marocaine au rendez-vous olympique de Tokyo.

La première participation de l’escrime marocaine aux Jeux olympiques remonte à l’édition de Rome 1960, quand sept escrimeurs avaient défendu les couleurs nationales, en l’occurrence Abderrahmane Sebti, Abas Harchi, Charles Laghrissi, Abderraouf El Fassi, Jaques Ben Galik, Charles Beynetah et Mohammed Benjelloun dans les compétitions individuelles et par équipes.

Après cette première apparition, il a fallu attendre près de 40 ans pour voir l’escrime marocaine représentée aux JO d’Athènes (2004), par l’entremise de Issam Rami (épée).

Par la suite, le Maroc a pris part, sans interruption, à la grande messe olympique, grâce à Issam Rami (épée), Ali El Houssine Xavier (fleuret) aux JO de Pékin (2008), Abdelkrim El Houari (épée) et Ali El Houssine Xavier (fleuret) aux JO de Londres 2012, puis Youssra Zekrani (fleuret) à Rio de Janeiro (2016), qui était la première escrimeuse marocaine à atteindre les JO.

El Kourd a été le premier escrimeur marocain à assurer sa qualification au rendez-vous nippon, après être classé premier en Afrique et 16è au niveau mondial.

L’escrimeur marocain compte en son palmarès plusieurs titres et distinctions, à l’image de ses médailles d’or glanées aux championnats d’Afrique de Bamako (2019) en individuel et par équipes, aux championnats africains de 2018 en Tunisie, aux jeux africains 2019 à Rabat, outre une 7è place à la coupe du monde, organisée en Suisse.

Dans le dessein de faire mieux que les précédentes éditions, où l’aventure des escrimeurs marocains s’arrêtait chaque fois au premier tour, la direction technique nationale, en coordination avec le comité national olympique et la fédération royale marocaine d’escrime, a mis en place un programme de préparation pour Houssam El Kourd, étalé sur deux étapes, la première se tiendra aux Etats Unis, où il se frottera aux escrimeurs de la sélection américaine, qualifiée aux JO de Tokyo.

La deuxième étape préparatoire se tiendra au centre national des sports en France, avant de regagner le Maroc pour y subir les tests sanitaires et s’envoler en direction de Tokyo.

A cet égard, le directeur technique national et ancien champion d’escrime, Ali Xavier a assuré que Houssam El Kourd se prépare aux JO de Tokyo pour défendre dignement les couleurs nationales, d’autant plus qu’il est bien classé au niveau mondial.

L’équipe nationale d’escrime est la meilleure en Afrique dans la catégorie « épée », puisqu’elle a dominé les championnats d’Afrique en individuel lors des trois dernières éditions, et par équipes lors des deux dernières années, a-t-il déclaré à la MAP.

Le Maroc dispose actuellement d’une équipe qui peut jouer au plus haut niveau dans l’épreuve épée messieurs, a-t-il relevé, notant que l’équipe nationale a disputé tous les championnats du monde en 2019 et 2020 et était assurée de se qualifier, en mars dernier, aux JO de Tokyo par équipes, avant que la dernière étape, disputée en Russie, ne chamboule les cartes.

Il a également souligné qu’après les JO de Rio 2016, l’escrime par l’épée a connu une grande évolution, et cela se reflète dans les résultats obtenus lors des participations de l’équipe nationale dans les différentes compétitions internationales, avant d’ajouter « Malheureusement nous n’avons pas été capable de développer le reste des armes d’escrime, à savoir, le fleuret et le sabre, dû aux moyens financiers insuffisants ».

« Dans les années à venir, nous allons travailler à la préparation des équipes nationales dans le reste des armes. Nous disposons actuellement de nombreux jeunes escrimeurs qui pourront participer au fleuret et sabre en plus de l’épée lors des prochains événements internationaux, notamment les JO de Paris 2024 et de Los Angeles 2028 », a-t-il ajouté.

« Avant, l’insuffisance des équipements était le plus gros frein au développement de l’escrime nationale, mais nous avons pu créer un certain équilibre au niveau du budget de la fédération, ce qui nous a permis, avant les Jeux Africains tenus au Maroc en 2019, de bénéficier des installations nécessaires. La fédération a également procédé à la signature d’un accord avec la Fédération Internationale d’Escrime, qui nous a beaucoup aidé pour que nous puissions participer aux compétitions internationales », a indiqué le directeur technique national.

Et de souligner qu’il existe actuellement dix clubs officiels, opérant sous l’égide de la Fédération royale marocaine d’escrime, et qui disposent du matériel nécessaire afin qu’ils puissent participer aux compétitions continentales et internationales dans tous types d’armes.

Concernant l’escrime féminine, l’ancien champion marocain n’a pas caché que la direction technique rencontre de grandes difficultés pour augmenter le nombre de pratiquantes, car elle ne dispose pas actuellement d’équipe féminine. Selon lui, les filles n’acceptent pas beaucoup de pratiquer ce type de sport.

Cependant, la direction technique nationale cherche désormais à faire adhérer plus de pratiquantes pour les préparer aux compétitions dans les différents types d’armes, à partir des saisons 2024 et 2025, sachant qu’au moment actuel une seule escrimeuse est capable de participer aux compétitions, a-t-il expliqué.

D’autre part, il a rappelé que l’escrime a beaucoup souffert de l’arrêt forcé des compétitions, en particulier nationales, en raison de la propagation de la pandémie et du confinement, qui a conduit à la fermeture des gymnases, obligeant les escrimeurs de s’entraîner à domicile, qui n’était pas du tout facile et ne portait que sur l’aspect physique.

Toutefois, ces contraintes n’ont pas affecté la préparation des membres de l’équipe nationale. La direction technique avait réussi à effectuer des stages de préparation à l’étranger, qui ont permis aux joueurs de maintenir leur niveau technique, poursuit l’ancien champion marocain.

A cet effet, il a souligné que le CNOM a accompagné la fédération depuis qu’elle a élaboré le programme de préparation au vu des qualifications aux JO et lui a fourni toutes les moyens financiers, en plus de son élaboration du programme de la génération 2024-2028.

L’escrime se heurte encore à de nombreux obstacles, notamment le nombre limité de clubs, malgré les efforts déployés par le CNOM et la fédération pour promouvoir ce sport, qui a commencé à porter ses fruits, étant donné les exploits réalisés dernièrement, à savoir, la première place en Afrique à l’arme de l’épée, sa place parmi les 20 premiers au niveau mondial (par équipes) et la qualification pour les Jeux Olympiques, a conclu le directeur technique national.

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