Le Canada, le Mexique et la Chine dénoncent les décisions de Trump

 Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

Comme il l’avait promis, durant sa campagne électorale, le nouveau locataire de la Maison Blanche a signé, ce samedi, une multitude de décrets imposant, à plusieurs pays, de nouveaux droits de douane outre les taxes déjà existantes.

En accusant, depuis sa prise de fonction le 20 Janvier dernier, le Mexique, le Canada et la Chine d’avoir une grande responsabilité dans la crise des opioïdes qui frappe les Etats-Unis et en reprochant au Mexique le fait que c’est son « alliance » avec les cartels de la drogue qui facilite l’entrée, sur le territoire américain, des stupéfiants dont la majorité est fabriquée grâce à des substances fournies par la Chine, le président Donald Trump estime que les mesures qu’il a prises sont « absolument nécessaires pour faire tenir à la Chine, au Mexique et au Canada, leurs promesses d’arrêter le flot du poison des drogues aux Etats-Unis ».  

Ainsi, si, à l’instar des produits canadiens qui voudront entrer aux Etats-Unis, ceux provenant du Mexique seront taxés à hauteur de 25%, à l’exception des hydrocarbures qui resteront plafonnés à 10%, les marchandises chinoises se verront appliquer, quant à elles, un droit de douane supplémentaire de 10%.

Mais, en récusant les mesures prises par Donald Trump et en dénonçant la méthode adoptée, par ce dernier, pour imposer ses nouvelles règles, le Canada et le Mexique ont, d’emblée, fait part de leur intention d’imposer d’importantes restrictions à leur voisin américain.

C’est à ce titre que d’Ottawa, le Premier ministre canadien démissionnaire, Justin Trudeau, a déclaré, d’un air grave : « Nous ne voulions pas être là, nous n’avons pas demandé ça » avant d’annoncer que son pays va, immédiatement, appliquer une taxe de 25% aux produits américains qui voudront accéder au territoire canadien.

En saisissant cette occasion pour encourager ses compatriotes à « consommer canadien », Justin Trudeau a signalé que les fruits et légumes, l’électro-ménager, le plastique, le bois de construction, le whisky et les autres biens de consommation courante, provenant des Etats-Unis, seront ciblés en priorité.

Mais, en accusant, par ailleurs, le président Donald Trump de « violer » l’Accord de libre-échange signé entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique (ACEUM), en 2018, durant le premier mandat présidentiel de Donald Trump, Justin Trudeau a tenu à préciser que « si le président Trump veut inaugurer un nouvel âge d’or pour les États-Unis, la meilleure voie est de s’associer avec le Canada, et non de (le) punir ».

Or, bien que les mesures douanières appliquées, par Donald Trump, aux produits canadiens, vont, sans nul doute, avoir de fâcheuses répercussions sur l’économie canadienne puisque les trois-quarts des exportations du Canada sont destinés au marché américain, en s’adressant aux consommateurs américains, Justin Trudeau a tenu à leur préciser la situation voulue par le président Trump « va augmenter les coûts pour (eux) ; y compris ceux de la nourriture et de l’essence à la pompe… »  

Dénonçant la « muraille douanière » que veut ériger le nouveau président américain, la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, qui a déclaré que « les problèmes ne se résolvent pas en imposant des droits de douane mais en échangeant » et a condamné les propos calomnieux de Donald Trump portant sur de prétendus liens entre la présidence mexicaine et les trafiquants de drogue, a promis de mettre en place des mesures tarifaires et non tarifaires contre les Etats-Unis.

Sachant, enfin, que même en étant moins touchée que le Canada et le Mexique par les nouveaux droits de douane américains, la Chine, qui a déclaré y être « fermement opposée », a appelé les Etats-Unis à initier « un dialogue franc et une coopération renforcée » au lieu de « violer » les règles de l’OMC par le biais de sa nouvelle tarification douanière et prévoit, de son côté, de prendre des décisions assurant ses « droits et ses intérêts commerciaux », attendons pour voir…

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