Progressivement, la capitale du Souss et ses banlieues se déconfinent, tout en maintenant certaines mesures de prévention.La vie reprend ses activités habituelles dans nombre de secteurs socio-économiques.
A cet effet, la saison estivale s’approche à grands pas, dans cette destination de prédilection pour la plupart des visiteurs de tous les coins du territoire national.
En fait, le tourisme local, puisqu’il en est question mieux que les autres visiblement loin de portée, s’active dans les prochains jours, à la grande satisfaction d’aussi bien les concitoyens d’autres régions que des résidents locaux et les hôteliers qui mettent les ultimes retouches dans leurs établissements pour la circonstance.
De même, les festivals thématiques qui ont l’habitude de se tenir, chaque été, tentent de montrer le bout du nez, en dépit de cette conjoncture qui semble un peu délicate. Bien évidemment, il serait aventureux de se lancer dans les grandes rencontres festives comme Mawazine de Rabat ou encore Timitar d’Agadir qui drainent des nuées colossales de public dans le plein air.
Cependant, il serait souhaitable de permettre des «petits» festivals des produits de terroir, à l’adresse des petits producteurs dont ce rendez-vous annuel constitue non seulement une fête, mais une opportunité pour vendre le produit et s’octroyer un certain revenu, si minime soit-il.
Le Moussem du Miel à Imouzzer Ida Outanane, en serait probablement un. Une manifestation à thème qui s’insère dans l’approche du tourisme écologique, avec la mise en place du PATI où émergent sentiers pédestres, maisons d’hôtes, gîtes de repos et autres sites de promontoire.
Une occasion pour les apiculteurs, mais aussi les acteurs des produits locaux de se rassembler et d’étaler leurs petits commerces à la vente. En parallèle, des activités culturelles, artistiques, sportives et ludiques viennent agrémenter ces jours de jouissance et d’embaument. En effet, Immouzzer, la plus prisée des localités de la région, jouit d’une nature montagneuse pittoresque, en dépit du tarissement regrettable des cascades en raison de la pénurie ou la rareté des chutes d’eau.
Toutefois, les falaises, les canyons, les vals, les récifs…aussi exceptionnels qu’avenants continuent à imprimer à cette nature plurielle un cachet des plus attractifs. Il faut bien souligner également qu’hormis l’effort entrepris en matière de valorisation touristique à l’arrière pays, cette zone n’est pas, du reste, au bout de ses carences en termes de mise en valeur de toutes ses donnes naturelles. Enclavées et exclues, ces contrées souffrent toujours le calvaire de la vie quotidienne.
Le Moussem du Miel est, entre autres, l’opportunité d’attirer l’attention sur toutes ces tares et affres, d’autant plus que l’événement, intelligemment et joliment confectionné par les organisateurs, draine nombre de partenaires et de départements, institutionnels, représentatifs et associatifs.
Ce rendez-vous qui a réussi certainement à tendre des prolongements bien en dehors du pays puisque il s’est enraciné, progressivement, dans la mémoire et l’agenda des intéressés de tous bords, est en passe de faire de cette matière mythique qu’est le Miel, en particulier celui du thym, un leitmotiv probant pour assurer à cette région tout l’essor qui lui revient, en tant que zone au potentiel prometteur. Ce rassemblement qui goûte aux saveurs de ce produit brut, aux arômes de la forêt fraîche et aux senteurs de l’air raffiné prendra pareillement goût aux explorations interpellantes d’un Maroc profond qui regorge de trésors inexploités. C’est là, en fait, la leçon inévitable qu’on peut tirer de cette célébration du miel, sécrétion d’une bestiole généreuse.
L’abeille : celle de l’initiation au travail persévérant pour créer le développement escompté. La région d’Imouzzrer, comme tant d’autres, en a grandement besoin afin de sortir de la précarité, souvent incombée à une représentation communale défaillante, pendant des années, incarnée par le même profil incivique.