Le football marocain est à l’honneur. Son championnat national venait d’être qualifié de meilleur rendez-vous aux échelons arabo-africain selon un classement de la Fédération internationale de l’Histoire et des Statistiques pour l’année 2018. La Botola du Maroc a la distinction d’être la première du Continent à l’échelon mondial en se rangeant dans la 27e position avec un total de 511,1 points, devançant les meilleurs championnats du Nord d’Afrique dont la Tunisie (30e), l’Egypte (33e) et l’Algérie (46e)… Aussi, le Maroc avoisine environ la moitié du nombre de points totalisés par l’Espagne grâce à son Liga qui demeure toujours meilleur championnat au monde avec 1256 points devant la Premier League anglaise (1050 points) et le championnat brésilien, troisième (1043 points).
C’est une bonne chose pour le football national dont le premier championnat national remonte en 1956 à l’occasion de l’Indépendance du Maroc alors que plusieurs pays européens étaient déjà lancés dans le bain. On cite à titre d’exemple deux à trois championnats dont l’Angleterre qui a créé son tournoi national en 1888 par son établissement « The Football Association » sous le nom de Football League, avant de laisser place à l’appellation de Premier League en 1992. L’Espagne qui a créé championnat en 1928 en passant par le nom de Liga BBVA puis de Liga Santander jusqu’à nos jours. La France qui a organisé la première édition du championnat professionnel en 1932-1933 sous le nom de Division Nationale en passant par certaines appellations jusqu’à celle de nos jours, Ligue1…
Au Maroc, le championnat national a vu le jour sous le nom de Ligue du Maroc de Football Association, lors du Protectorat français entre 1916 et 1956. Après l’Indépendance, la compétition a continué avec un championnat national amateur qui a duré plus de 50 ans jusqu’à l’approche de l’année 2010 pour passer au professionnalisme et prendre le nom de Botola Pro gérée par la FRMF après la disparition du GNF.
Aujourd’hui, notre Botola a brûlé les étapes en étant choisi la meilleure en Afrique mais aussi en Arabe. Cela même si le foot arabe n’est pas reconnu par la FIFA et son instance mondiale spécialisée ayant fait le choix. En Afrique, cette distinction qui a honoré notre Botola peut être justifiée par le niveau de jeu et des joueurs ayant donné de grands clubs qui ont dominé les compétitions continentales notamment le Raja vainqueur de la Coupe de la CAF en fin 2018 et le WAC qui avait fait de même en Ligue des Champions en fin 2017. Entre-temps, la sélection du Maroc a eu le mérite de remporter le championnat d’Afrique des joueurs locaux (CHAN 2018) en compagnie du cadre national Jamal Sellami. Ce sont là quelques points positifs du foot marocain même si le vainqueur de la Botola en 2018 n’a totalisé en tout et pour tout que 52 points alors que la moyenne est d’au moins 60 points, c’est-à-dire les deux tiers à gagner en 30 matches. L’IR Tanger, champion du Maroc pour la première fois de son histoire, a été éliminé au départ en Ligue des champions avant de rendre le tablier au dernier Cap menant à la phase de poules en Coupe de la CAF. Ce qui reflète l’autre image modeste de la Botola.
En plus donc du jeu et du niveau technique, les critères d’un championnat fort et meilleur doivent prendre en considérations d’autres attentions relevant des infrastructures notamment les terrains et complexes sportifs, l’organisation de la chose footballistique aussi bien par la Fédération que par les clubs, la programmation des matches, le côté médiatique de la presse en général et celle de l’audio-visuelle en particulier, l’arbitrage, le public et l’animation sur les gradins… ainsi que la mentalité des responsables et décideurs du football appelés à agir en professionnels et loin de tout amateurisme d’antan…
Malheureusement, ces atouts font toujours défaut à notre Botola qui ne porte du professionnalisme que le nom. Pour finir, rappelons que le champion du Maroc ne reçoit, en guise de récompense, qu’un chèque d’une somme dérisoire de 3.000.000,00 DH (Trois millions de dirhams) réservée par la FRMF. Qu’en pense M. le président, Fouzi Lekjaâ, qui venait d’être choisi meilleur président d’une fédération à l’échelon africain?
Sportivement et sans rancune…