En pleine pandémie, Tokyo a lancé ses Jeux avec une cérémonie sobre et émouvante

JO-2020

Loin de la grandiloquence des éditions précédentes, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Tokyo, épurée et touchante, a officiellement lancé vendredi ces JO hors-normes, avec Naomi Osaka en dernière relayeuse et les soignants à l’honneur.

A 20H00 pétantes, heure de Tokyo, un feu d’artifice de quelques secondes, salué par le millier de VIPs autorisés à assister à la fête au milieu du huis clos, a donné le coup d’envoi de la cérémonie menant aux XXXIIe Jeux de l’histoire moderne.

Cinq ans après la fête géante célébrée dans la ferveur du stade Maracana de Rio, les organisateurs ont opté pour une cérémonie beaucoup plus feutrée, compte tenu de la situation sanitaire qui a imposé l’absence de spectateurs pendant toute la durée des Jeux. Le spectacle sera « plus simple et plus sobre », avaient-ils prévenu.

Dans ce contexte, les différents discours de la cérémonie ont été teintés d’émotion et de messages d’espoir et de solidarité, à l’image du président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach, qui a espéré que ce moment d’unité soit « la lumière au bout du tunnel », avant que l’Empereur du Japon Naruhito ne déclare solennellement les Jeux ouverts.

Dès le début, la soirée, dans la touffeur du stade national de Tokyo, a pris une tonalité grave avec un moment de recueillement à la mémoire des victimes de la pandémie qui a fait plus de 4 millions de morts dans le monde depuis fin 2019.

Juste avant, le drapeau de l’hôte de ces Jeux avait fait son entrée dans l’immense enceinte de 68.000 places, porté par d’anciens médaillés olympiques japonais ainsi qu’une secouriste, représentante du personnel soignant à qui les organisateurs ont rendu hommage.

Maintenir cet événement planétaire au milieu d’une pandémie mondiale a été un casse-tête pour le Japon, dont la population est majoritairement hostile à leur tenue d’après les sondages. Dans les moments de silence de la cérémonie, quelques opposants présents devant le stade, peu nombreux mais bruyants, ont d’ailleurs brièvement réussi à se faire entendre depuis l’intérieur.

Malgré tout, le spectacle est redevenu festif, faisant la part belle à la culture, la créativité et l’histoire ancestrale du pays-hôte, avec danseurs, chanteurs et acrobates en costumes traditionnels qui ont hissé des anneaux olympiques en bois devant une représentation minimaliste du Mont Fuji.

Un tableau suivi du défilé des athlètes, démarré comme il est de tradition par la Grèce, berceau de l’olympisme. Même s’ils étaient nombreux à avoir préféré faire l’impasse sur la cérémonie, les sportifs présents issus des 206 délégations avaient tout de même le sourire, agitant leurs bras et leurs drapeaux comme si les tribunes étaient garnies.

Mention spéciale aux athlètes argentins, portugais ou malawites qui ont permis d’assurer une ambiance de fête, sur une bande-son de musiques de jeux vidéo, de Dragon quest à Final Fantasy. Les porte-drapeaux de la République dominicaine, qui ont entamé quelques pas de danse, se sont particulièrement illustrés, tout comme celui des îles Tonga, le taekwondoïste Pita Taufatofua, qui comme à Rio est venu en tenue traditionnelle, torse nu et enduit d’huile de coco.

En fin de cortège, la France, qui accueillera les prochains Jeux dans trois ans, a fait son entrée derrière le gymnaste Samir Aït-Said, auteur d’un magnifique salto arrière (jolie manière de faire son retour au Jeux après sa terrible blessure de Rio), juste avant le pays hôte.

Puis une constellation de drones s’est élevée dans le ciel tokyoïte au son de la célèbre chanson « Imagine », coécrite par John Lennon et Yoko Ono et devenue au fil du temps un hymne officieux des cérémonies olympiques.

Enfin, la dernière incertitude de la soirée a été levée sous les coups de 23h45 quand la joueuse de tennis Naomi Osaka, quadruple lauréate de Grands chelems, a allumé la vasque.

« Sans aucun doute, il s’agit du plus grand accomplissement et du plus grand honneur sportif qui m’auront été faits dans ma vie. Je n’ai pas de mots pour décrire mes sentiments mais je suis pleine de reconnaissance et de gratitude », a tweeté Osaka après la cérémonie.

Après un an de report et d’incertitudes, les Jeux qui ont failli ne pas avoir lieu sont enfin lancés.

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