Fakhir, une conférence de presse pour… défendre l’indéfendable

Après l’élimination précoce de l’équipe nationale des joueurs locaux au CHAN 2016 et le retour au Maroc au début de la semaine écoulée, l’entraineur M’hamed Fakhir a jugé utile de réagir à travers un point de presse, lundi dernier à Casablanca.

Lors de cette sortie médiatique qui a eu lieu, trois ou quatre jours après son remerciement, Fakhir a parlé des causes principales ayant été derrières cette nouvelle déception du football national. Il a axé son intervention sur les matches amicaux qui ont fait défaut au Onze national en prévision du rendez-vous du CHAN.

«L’équipe nationale n’a disputé aucun match amical tout au long des trois mois ayant précédé le début de la compétition au Rwanda», a indiqué Fakhir qui a continué : «Il n’y a pas eu suffisamment de temps pour effectuer de stages de concentration et disputer des rencontres de préparation pour ladite compétition. Cela est du au programme trop chargé surtout lors du mois de décembre où l’équipe nationale des grands avait rendez-vous avec deux matches amicaux en impliquant certains joueurs de l’équipe locale alors qu’auparavant, en novembre, 8 autres joueurs locaux ont été engagés avec leurs clubs respectifs, le FUS et l’OCK, qui ont pris tout leur temps pour disputer la finale de la Coupe du Trône, en plus des matches de la Botola, ce qui a rendu impossible la programmation d’aucun test amical de la sélection», a fait savoir Fakhir.

Le coach renvoyé puisqu’il n’a pas pu remplir son contrat d’aller au moins en quarts de finale, a précisé que «le choix de la liste définitive des 25 joueurs s’est basé sur le dernier match contre la Tunisie comptant pour les éliminatoires du CHAN (zone-Afrique) où le Onze national a terminé en tête et avec brio, ce qui est tout à fait logique».

D’autre part, Fakhir a confirmé que le choix des joueurs ne repose pas sur l’émotion «Al Aatifa», en faisant allusion à Adil Karouchi, blessé mais maintenu. «C’est le médecin de l’équipe nationale, Abderrazzak Hifti, qui m’a assuré que ledit joueur peut récupérer… Il n’a besoin que d’une dizaine de jours de repos avant de reprendre les entrainements en compagnie du groupe. Mais après 3 séances d’entrainement, les douleurs ont de nouveau piqué Karouchi, qui n’a pas pu disputer les 2e et 3e matches du premier tour…», a confirmé Fakhir qui a profité de l’occasion pour regretter le niveau du football national appelé à fournir beaucoup d’effort afin de redorer son blason, retrouver son aura, progresser et accompagner les écoles footballistiques mondiales.

Pour nous, les choses sont claires et nettes. La nouvelle débâcle de l’équipe nationale n’a fait que refléter le niveau faible du football marocain en général. Cela est traduit par notre championnat dit professionnel mais qui reste d’un niveau technique moyen si ce n’est faible. La preuve, on n’a toujours pas de joueurs capables de rivaliser avec leurs homologues africains au CHAN comme en CAN ou ailleurs dans n’importe qu’elle compétition internationale.

Idem pour les clubs champions du Maroc qui n’arrivent pas à faire le nécessaire en Ligue des champions depuis plus de 15 ans… Même chose en Coupe de la CAF avec deux exceptions, le FUS et le MAS qui ont arraché un titre chacun lors des 5 dernières années et un autre sacre, la super coupe d’Afrique pour l e club fassi.

Dans l’ensemble, nos clubs sont faibles à l’échelon continental et le dernier exemple n’est pas loin. Il date de la récente saison où le Moghreb Tétouan a quitté la Ligue des champions, certes à l’ultime match de la phase de poules sur une correction de 5-0 infligée par le Tout Puissant Mazembe du Congo, alors qu’auparavant le Raja Casablanca avait subi la loi des Algériens de l’ES Sétif ainsi que des Tunisiens de l’ES Sahel en Coupe de la CAF qui a vu également l’élimination de deux autres clubs marocains, le FUS Rabat et la RS Berkane.

On pense que Fakhir, l’entraineur le plus titré à l’échelon national, Botola et Coupe, avec un autre sacre en Coupe de la CAF à la tête de l’AS FAR en 2005, ne peut donc pas défendre l’indéfendable. Il ne peut pas nier aujourd’hui que le football marocain est toujours en crise de résultats si on ne veut pas avouer qu’il est encore malade ou du moins victime de sa mauvaise gouvernance.

Pour ne pas blesser les responsables de la Fédération «FRMF», directement impliqués dans ces multiples revers des équipes nationales, toutes catégories confondues, on ne va pas remuer le couteau dans la plaie…

On va tout simplement dire que le football national est toujours en deuxième division à l’échelon africain. Si jamais on arrive à réaliser l’accession en division des grands, on devra batailler corps et âme seulement pour assurer le maintien. Car une autre preuve est à mentionner, encore et toujours : pas de titre au CHAN alors qu’en CAN le seul et dernier sacre du Maroc remonte à 1976. Ça fait déjà 4 décennies. Sans commentaire…

Rachid Lebchir

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