Les ingrédients de la délivrance!

Épiés tel du lait sur le feu, les frondeurs d’Al Hoceima ne sont pas prêts à lâcher prise. Ils comptent récidiver dans leur contestation, aidés en cela par les longues veillées du carême et la propagation, pareil à la tâche d’huile, de leur «cause», un peu partout sur le reste du pays. A leurs requêtes revendicatives, brandies, il y a quelques temps, notamment la création d’un pôle d’université pour assurer la proximité des études supérieures et d’un centre d’oncologie en vue de garantir les soins cancérogènes à portée de main, s’ajoute maintenant la demande de la libération immédiate des détenus incarcérés, à laquelle ils tiennent, à tout prix, plus que rien d’autre.

Un réel dilemme qui prend de l’ampleur, au fil des jours. D’une part, on s’ingénie à crever l’abcès en mettant de l’ardeur en termes de satisfaction des doléances, sommes toutes légitimes. D’autre part, on fait face à l’épreuve du respect des lois en vigueur contre toute atteinte aux Institutions. Un exercice social et pénal des plus ardus que le contexte général complique davantage et convie à la retenue et le bon sens. En effet, aussi bien les émeutes virulentes du peuple que les immixtions malveillantes de l’étranger, risquent, à tout moment, d’hypothéquer l’effort ardent de traiter ce dossier épineux, avec doigté et dans la stabilité.

L’enquête menée, tambours battants, au cours des gardes à vue prolongées, est de nature à avoir le cœur net par rapport à d’éventuelles implications sournoises, attentatoires à la sécurité de la nation. D’autant plus que des indicateurs persistants vont, sans doute, dans le sens de cette probabilité, longtemps mise à suspicion. Cependant, au-delà de ces investigations qui peuvent paraître fort concluantes et expliquer, à bon escient, les périls dont fait objet la souveraineté du pays, l’assouvissement du droit à la vie et à la dignité des citoyens, à travers toutes les régions, en particulier les plus reculées et déshéritées, s’avère une obligation impérative à leur sérénité et à leur prospérité pérennes.

En fait, il n’est plus permis de continuer à bafouer ces droits insistants par le biais de l’aggravement des inégalités sociales et territoriales qui sont aujourd’hui des faits criards que nul ne peut passer sous silence, et encore moins, considérer comme une contrainte, face aux priorités macroéconomiques. Au côté des performances qu’il ne cesse de cumuler en matière de réformes et surtout au niveau de son image universelle, le Maroc est appelé, plus que jamais, à se pencher sérieusement à repenser son approche sociale et sécuritaire par la mise en fonction des changements plausibles, de nature à réduire ces inégalités saillantes, répartir équitablement les richesses en faveur des sociétés et des espaces, assainir et consolider les institutions pourvoyeuses de toutes ses valeurs, proscrire l’impunité dont jouissent les contrevenants parmi les gros bonnets et les intouchables…

C’est à ce prix et rien qu’à ce prix que les malaises populaires seront bannis de la vie quotidienne et que le front national sera immunisé contre toute intrusion extérieure, par la mise en avant judicieuse de la démocratie, de la justice sociale et de la solidarité.

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