Londres: Heurts entre policiers et manifestants d’extrême-droite

Nabil El Bousaadi

Bien que le mouvement «Black Lives Matter» (Les vies noires comptent) ait annulé la manifestation qu’il avait prévu de tenir samedi après-midi dans le centre de Londres, plusieurs centaines de militants anti-racistes non contents de ce changement de programme se sont regroupés en début d’après-midi à Hyde Park avec l’intention de regagner le centre de Londres où étaient regroupés des militants d’extrême-droite. Aussi, pour éviter qu’un affrontement ne se produise entre les deux groupes rivaux, la police leur a demandé de quitter le parc à 16h.

Pour rappel, en s’attaquant, le week-end dernier, à la statue de Winston Churchill qu’ils accusèrent d’avoir tenu des propos racistes contre les Indiens, des militants «anti-racistes» avaient ajouté à la peinture, sous le nom du dirigeant conservateur britannique, la mention «était raciste».

Excédés par ces actes de vandalisme qui ont affectés certains monuments nationaux, les militants d’extrême-droite se sont regroupés ce samedi avec la ferme intention de à revendiquer leur «englishness» et «défendre leurs monuments».

Bien décidés à en découdre avec cette police qui ne les a pas laissés s’en prendre aux «anti-racistes», les militants d’extrême-droite venus défendre «leurs monuments » se sont postés sur Whitehall, l’avenue des ministères menant à Trafalgar Square. Regroupés devant le monument aux morts des deux guerres mondiales non loin de la résidence du Premier ministre ceux-ci ont entonné le chant des footeux «Engerland, Engerland, Engerland» avant de faire le salut nazi. A Westminster et sur Trafalgar Square, ceux-ci eurent de violentes altercations avec les forces de l’ordre en direction desquelles ils lancèrent toutes sortes de projectiles obligeant ceux-ci à les encercler et à ne les lzaisser sortir qu’au compte-goutte.

Selon Scotland Yard, à l’issue de ces échauffourées, six policiers ont été blessés au cours d’affrontements parfois très violents et une centaine de manifestants ont été arrêtés.

Dénonçant, sur son compte Twitter, une «violence tout à fait inacceptable», Priti Patel, la ministre de l’intérieur, a appelé les manifestants à rentrer chez eux pour «sauver des vies» en mettant un terme à la propagation du nouveau coronavirus qui a déjà tué plus de 41.000 personnes dans le pays et signalé que «tout auteur de violence ou de vandalisme doit s’attendre à faire face à toute la force de la loi».

Déplorant, pour sa part, que «des groupes d’extrême-droite causent de la violence et des débordements dans le centre de Londres, Sadiq Khan, le maire travailliste a invité les londoniens à se «tenir à l’écart des manifestations».

Considérant, de son côté, que «ces marches et ces protestations ont été prises en otage par la violence et le non-respect des consignes en cours (et que) le racisme n’a pas de place au Royaume-Uni», le Premier ministre Boris a  appelé à «travailler ensemble (car) la violence raciste n’a pas de place» dans le pays et menacé de sanctionner, conformément à la loi, tout individu qui aurait attaqué la police.

Trois semaines après les faits, le cri étouffé qui a précédé le «crime raciste» de George Floyd dans une rue de Minneapolis résonne encore dans les oreilles des défenseurs des droits humains où qu’ils se trouvent dans le monde opposant les uns aux autres. Jusqu’à quand cela va-t-il durer? Attendons pour voir…

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