En présence de Si Ali …

Labraimi Mustapha

Vingt années après sa disparition suite à un tragique accident, la personnalité de Si Ali reste présente aussi bien dans la mémoire du peuple marocain qu’auprès de ses élites. Un leader charismatique dont le rôle en faveur de l’indépendance du Maroc et l’action pour l’édification du Maroc moderne ont été relevés en mars dernier dans la lettre royale adressée aux membres fondateurs de la Fondation Ali Yata.

Pour Si Ali, l’important est de se consacrer au service du pays et du peuple. Il croyait fermement que « la démocratie marocaine avance, malgré toutes ses faiblesses».

Sa dénonciation argumentée des graves problèmes que le pays affrontait était toujours accompagnée de propositions constituant l’alternative réalisable. Le changement devant s’établir par la pratique du «compromis historique » et l’application du consensus entre les forces vives de la nation.

Basée sur les concepts de libération, du progrès et du socialisme, la ligne politique de Si Ali est entièrement dévouée à la cause de notre peuple, à la défense de ses intérêts nationaux et à la lutte pour les revendications démocratiques, économiques, sociales et culturelles des masses populaires marocaines.

Pour Si Ali, le vrai patriotisme est de faire triompher la cause nationale et assurer sa défense tout en consolidant la démocratie et redresser la situation économique et sociale.La préservation du front national intérieur, intégrale des impératifs du Maroc, devenait la priorité.

L’actualité de Si Ali pourrait se retrouver dans cette explication du processus démocratique qui« est, une arène où se déroule la lutte des classes. Là où certains essayent d’arracher le plus possible de démocratie, c’est-à-dire des droits et des acquis, pendant que d’autres œuvrent à préserver le plus possible leurs privilèges en n’en abandonnant certains qu’après des pressions multiples et répétées. Et lorsqu’ils font des concessions, ils guettent pourtant l’occasion ou la créent, et l’exploitent pour revenir sur ce qu’ils ont été obligés de céder. En d’autres termes, le processus démocratique tel que nous l’appréhendons est une lutte qui oppose les progressistes aux conservateurs. Les acquis qui arrachent les premiers sont le reflet de l’état du rapport des forces puisqu’on ne peut obtenir que ce que le rapport des forces permet de remporter.

Dès lors, toute appréciation erronée de ce rapport des forces a des conséquences. Les milieux dirigeants, qui sous-estiment les capacités des masses et les privent ou tentent de les priver de leurs droits démocratiques ne font que mettre de l’huile sur le feu. Mais les milieux populaires qui surestiment leurs forces et leurs capacités et engagent des batailles sans en contrôler les conditions du déroulement, se lancent alors dans l’aventurisme et s’exposent d’eux-mêmes à la réaction».

Si Ali remarquait déjà qu’il y avait dans la pratique de ce processus «des insuffisances, des incohérences, des tentatives de retour en arrière, favorisée par une situation économique et sociale dangereuse et par des calculs politiques partisans, néfastes à la préservation des fruits des luttes et de la mobilisation de nos masses populaires».

Seule la réforme constitue la seule voie pour s’en sortir ! Pour ne citer que celle-là, la réforme du système éducatif est une nécessité urgente et absolue ; car pour Si Ali, «appréhender le (21ème) siècle qui arrive, c’est préparer la population à assurer des tâches et des responsabilités nouvelles en lui donnant la formation adéquate».

Aux militants, et à travers eux au Parti lui-même, Si Ali recommandait qu’ils «apparaissent comme les meilleurs défenseurs des revendications populaires. Il ne suffit pas de proposer nos analyses globales de la situation et notre programme général. Il est tout autant nécessaire de se faire les défenseurs du quotidien, les avocats des causes justes qui sont ressenties comme importantes par telle ou telle catégorie du peuple travailleur, même si le fondement et l’utilité politique de ces démarches n’apparaissent pas de prime abord».

Si Ali a été et reste «l’un des dirigeants politiques marocains précurseurs, connus et reconnus pour leur crédibilité et leur apport patriotique, constructif et généreux, dans les domaines politique et partisan».

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