Les journalistes marocains montent au créneau et envisagent de mener leur combat jusqu’au bout afin de faire prévaloir la liberté d’expression et le droit à l’information. C’est ce qui ressort de la réunion du lundi 4 mars, où plusieurs journalistes se sont donnés rendez-vous au siège du syndicat national de la presse marocaine (SNPM) à Casablanca en vue d’envisager des actions militantes et d’exprimer leur solidarité totale avec les quatre journalistes poursuivis en justice, au même titre qu’un conseiller parlementaire, pour divulgation d’«informations confidentielles», suite à une plainte déposée par Hakim Benchamach, président de la Chambre des conseillers.
Ainsi, les journalistes présents ont décidé d’organiser un sit-in de protestation, ce mercredi 6 mars, devant le Tribunal de première instance à Rabat afin de contester les réquisitions du représentant du ministère public, qui a réclamé la prison ferme à l’encontre des « accusés ». Aussi, ont-ils invité la confrérie des journalistes à porter le brassard, en signe de protestation dans toutes les institutions de presse et d’adresser une correspondance à toutes les formations politiques de la chambre des conseillers pour qu’elles assument leur responsabilité quant à ce dossier.
La réunion du lundi a été marquée par la participation d’Abdellah Bekkali, président du SNPM, qui a fustigé l’attitude du parquet. Il a souligné également que la poursuite judicaire contre des journalistes sur la base d’articles portant sur le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la Caisse marocaine de retraite (CMR) constitue une atteinte à la liberté d’expression, à l’exercice des missions la presse et au droit d’accès à l’information, voire une régression par rapport aux acquis réalisés par notre pays dans ce domaine.
Le représentant du SNMP tout en exprimant sa solidarité avec les journalistes et la grande préoccupation de son instance syndicale, a fait savoir qu’il a eu des discussions avec le plaignant, Hakim Benchamach, qui lui a confié qu’il n’avait nullement l’intention de nuire aux journalistes. «Sauf que l’évolution de ce dossier nous indique le contraire», a-t-il laissé entendre.
De son côté, Youness Moujahid, président du Conseil national de la presse (CNP), a affirmé que son instance suit de près ce dossier et va soumettre des rapports et émettre des recommandations concernant ce sujet. L’intervenant a déclaré que le CNP se penchera dans l’avenir sur l’élaboration de propositions juridiques afin de mieux protéger les journalistes et garantir leur liberté d’expression et leur droit à l’information. Le numéro un du CNP a, en outre, indiqué que son organe ne ménagera aucun effort pour la régulation de la profession, l’amélioration des conditions du travail et le renforcement de la protection du corps journalistiques.
Khalid Darfaf