Ahmed Badouj, pyramide du théâtre et cinéma amazighs, n’est plus

Mohamed Nait Youssef

Le milieu artistique national est en deuil. Ahmed Badouj, l’un des piliers du théâtre et septième art amazighs, a passé l’arme à gauche, samedi 22 août à Agadi, des suites d’une infection liée au coronavirus. Il avait 70 ans.

Figure incontournable des planches, le défunt qui était à la fois réalisateur, acteur et comédien a apporté sa pierre à l’édifice de la culture dans la région du Souss en particulier et au Maroc en général. Un parcours long, singulier et une vie dédiée au cinéma et au père des arts : le théâtre.

En effet, c’est en 1975 que le regretté avait intégré l’association Coumidiana à la ville d’Inezgane qu’il avait quitté en 1978 pour entamer une nouvelle expérience artistique au sein de l’association Chouàla dans la même ville. Un nouveau départ, un nouveau souffle artistique.

Infatigable. Ahmed Badouj a porté sa culture et son identité amazighes dans ses veines. Ainsi, cette prise de conscience de l’artiste avait été commencée depuis les années 80 notamment après la création de l’association Tifaouin. Son public, ses amis et les férus du 7ème s’en rappellent certainement de sa participation distinguée au premier film amazigh «Tamghrat n wurgh», écrit et réalisé par Bouizgaren.

«C’est un grand artiste, acteur et réalisateur qui s’en est allé. Ahmed Badouj a fait des études à distance avec «Educatel» pendant des années en matière de la réalisation. Autodidacte. On connaissait certes le défunt dans le petit écran avec le premier film amazigh «Tamghrat n wurgh», mais, il faudrait le rappeler,  il a commencé sa carrière dans le théâtre amateur qui réunissait à l’époque une panoplie d’intellectuels et d’artistes engagés.», nous indique Rachid Bouksim, directeur artistique du festival Issni N’Ourgh d’Agadir.

Dans l’association Tifaouin, a-t-il ajouté, le défunt a fait le théâtre et le cinéma en langue amazighe. Selon lui, ladite association nous a donné les fruits du premier film amazigh  «Tamghrat n wurgh» dont lequel Badouj a joué un rôle majeur afin de réussir cette première expérience cinématographique.

Par ailleurs, Badouj a réalisé une trentaine de films amazighs entre les années 1993 et 2018. Il a contribué entre autres à l’émergence d’une panoplie de jeunes acteurs et actrices de la région et même ailleurs. Son départ est une grande perte pour le cinéma amazigh.

«Badouj n’a jamais eu un hommage au-delà des frontières marocaines malgré le nombre important des associations amazighes dans les quatre coins du monde.», regrette le président du Finifa.

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