Journée d’étude à l’initiative du secteur des étudiants de la JS

Violence en milieu scolaire: la logique «sécurité» à faire prévaloir

Les cas de violence en milieu scolaire et universitaire, qui se sont multipliés au cours de ces dernières années, suscitent de plus en plus l’émoi de l’opinion publique. Le secteur des étudiants relevant de la Jeunesse Socialiste s’est emparé de la problématique, lors d’une conférence organisée mercredi à Rabat en collaboration avec le Bureau national de la JS.

Avant de s’atteler aux facteurs expliquant ce phénomène, Fatima Zaoui, membre du comité central du PPS, a tenu à faire le distinguo entre deux catégories d’étudiants.

La première, composée essentiellement d’adolescents âgés de 13 à 16 ans, tandis que la deuxième regroupe les jeunes de 17 à 22 ans.

Selon elle, la menace émanant de la première tranche est plus importante que celle pouvant être provoquée par les jeunes de 17 à 22 ans. L’absence d’une approche dite de sécurité et de responsabilisation des étudiants serait à l’origine des violences physiques et verbales au sein de l’école et de l’université.

Sur ce point, Fatima Zaoui reproche aux organisations internationales, particulièrement le Pnud et la Banque mondiale, de faire valoir l’approche droit au détriment de la logique sécuritaire. Pour elle, il faudrait adopter une approche intégrée, garantissant à la fois les droits et les devoirs des étudiants.

D’autres facteurs entrent en jeu. L’accès à l’internet est cité comme un moyen favorisant la violence scolaire et universitaire. Fatima Zaoui estime que l’arrivée d’internet est tout à la fois une immense opportunité d’accéder à des connaissances scientifiques et une grande menace dans la mesure où les jeunes peuvent accéder, sans limite ni contrôle parental, à des images violentes.

En clair, ce phénomène est le résultat de mutations sociales et du faible accompagnement parental. D’où «la nécessité d’adopter un système scolaire et universitaire prônant l’éducation tout autant que la formation», insiste Fatima Zaoui.

Des troubles psychobiologiques peuvent pousser les élèves et les étudiants à adopter des comportements violents. Fatima Zaoui regrette toutefois un vide scientifique en matière de productions établissant un lien entre les indicateurs biologiques et les données civiles.

De son côté, Youssef Magouri, membre du Comité central du PPS, a mis en garde contre la violence verbale. Celle-ci ne serait pas uniquement commise par les couches défavorisées, mais également par l’élite universitaire. Deux courants alimentent cette violence, celle de l’extrême droite et celle de la gauche radicale, dit-il.

Rappelons d’ailleurs que le dernier rapport de l’Unesco relève que près de la moitié des situations de violences sont verbales, alors que près du tiers sont corporelles.

Hajar Benezha

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