Mohamed Nait Youssef
Meknès, la fascinante, la bien-aimée, la mal-aimée, l’oubliée… En effet, Le Versailles du Maroc, aux opportunités naturelles, architecturales, patrimoniales et historiques multiples et riches, mérite plus que jamais un intérêt si particulier à son patrimoine à la fois matériel et immatériel remontant aux temps lointains. Qui dit patrimoine, dit mémoire collective… Celle d’hier et d’aujourd’hui ! Meknès est un bout de notre mémoire plurielle. Ses remparts, ses murs, ses ruelles, ses allées et ses bâtisses emblématiques ont une âme, une Histoire. La notre ! Qui dit aussi Meknès, dit aussi les cinémas du monde, Caméra, Majestic, Apollo, Empire et autres.
« Ne touche pas à ma ville » est ainsi l’appel de détresse lancé par les intellectuels, les artistes, les activistes culturels et associatifs de la ville, entre autres Driss Roukhe, Bousselham Daïf, Abdelhalim Ghali, Mourad Skouma, Bentaleb Aziz, Mohamed Zaidane, Siham Ztouti, Latefa Ahrrare, Mohamed Choubi, Hafid Badri et bien d’autres afin de sauver et de préserver son patrimoine de l’oubli et de l’abandon. Il s’agit en effet d’un appel pour faire réveiller les esprits et les consciences vifs afin que le scénario catastrophique de démolition des cinémas mythiques ne se répète plus. C’est un appel, rappellent les signataires, ayant pour but la préservation des monuments historiques de la ville dont les salles obscures qui peuvent êtres transformées à des institutions culturelles qui joueront pleinement leurs rôles dans les quartiers où elles se trouvent.
Meknès, ajoute la même source, avec sa charge historique et son patrimoine culturel exceptionnel abandonné et ses institutions culturelles sont en proie à de destructions, notamment les cinémas.
«L’information de mettre le cinéma Atlas aux enchères est tombée comme un couperet alors que nous avons besoin aujourd’hui de la culture, des cinémas et de la mémoire», explique le réalisateur et acteur, Driss Roukhe, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Et d’ajouter : «On a grandi dans ce lieu, on a vu tant de choses, de films et de héros… Aujourd’hui, beaucoup de salles obscures ferment leurs portes, puis disparaissent ».
En outre, les signataires tirent la sonnette d’alarme en appelant le ministère de la tutelle ainsi que les autres partenaires concernés à sauvegarder le patrimoine de la ville, et garantir les structures culturelles nécessaires.