Plus que les autres genres artistiques, l’art dramatique est un moyen de communication qui joue un rôle éducatif en suscitant la réflexion chez les jeunes. Levier de promotion, de développement et d’éveil des langues, le théâtre aspire à instruire et à plaire tout en favorisant l’épanouissement artistique, linguistique, didactique et éducatif.
A la fois parole et spectacle, texte et représentation, le théâtre vise notamment à favoriser l’acquisition d’une langue étrangère, mettre en valeur le bagage culturel des apprenants, éveiller leur conscience citoyenne et rehausser leur estime d’eux-mêmes tout en créant des interactions et des liens positifs en milieu scolaire.
Dans une déclaration à la MAP, Mehdi Chadli, professeur de Français langue étrangère (FLE) et de théâtre à l’Institut français de Rabat, a affirmé que la promotion de la langue française et de sa culture passe nécessairement par la mise en valeur d’activités artistiques et culturelles et non pas seulement à travers un enseignement de la langue.
« Mon expérience dans l’enseignement privé marocain m’a démontré que les activités théâtrales sont d’abord un moyen pour permettre à l’apprenant d’être justement un acteur de son programme d’enseignement et non seulement un consommateur », a-t-il relevé, notant que le côté ludique du théâtre permet une désacralisation de la leçon qui, généralement, est transmise de manière verticale (du professeur vers l’apprenant).
M. Chadli a, aussi, précisé que le théâtre permet l’appropriation personnelle des thématiques abordées en fonction des particularités de chaque apprenant, à travers une relation horizontale où chacun à son mot à dire. « Il permet également une concrétisation des thématiques abstraites abordées en classe, pour une meilleure compréhension de concepts parfois trop abstraits », a-t-il dit.
« Il est clair que le théâtre est un moteur pour la promotion des langues, d’autant plus qu’au Maroc, on assiste à une diversité de programmations culturelles où le théâtre est mis en valeur, et donc la langue et la culture qu’il véhicule », a poursuivi cet enseignant.
Côté social, le théâtre et les arts du spectacle en général sont un bel exemple d’insertion et de mixité sociales, évoquant à cet égard, l’exemple de l’Ecole nationale de cirque Shems’y qui, depuis 2009, propose une formation artistique professionnelle.
Pour sa part, Kawtar El Maazi, enseignante du FLE et du Français sous objectifs spécifiques à l’Institut Français et doctorante chercheuse en ingénierie de formation, a estimé que l’enseignement du théâtre constitue une forme d’apprentissage qui rend cette opération cognitive agréable et fluide.
« Le théâtre est en effet une forme d’expression artistique permettant aux apprenants de sortir des règles figées de la langue qui constituent pour certains un obstacle lors de leur apprentissage », a-t-elle révélé.
Mme El Maazi a, par ailleurs, appelé à la nécessité d’instaurer une culture du théâtre dans l’éducation des enfants dès l’école primaire, à travers des programmes, des pistes didactiques et des activités dérivées permettant de répondre aux difficultés auxquelles ils font face, exprimant le souhait que l’enseignement des langues dynamisé par le recours aux pratiques théâtrales se fasse au bénéfice d’un public de plus en plus vaste.
Père des arts, le théâtre vise en général à améliorer la parole chez les enfants, enrichir leur vocabulaire, développer leurs connaissances et leurs idées et à leur inculquer un ensemble de valeurs éthiques et comportementales qui leur profitent dans la vie et leur permettent de participer à l’action collective.
Hajar El Faker (MAP)