En ces temps délicats, le monde a besoin plus que jamais de poésie, de l’essence de la parole poétique sincère, inspirée et inspirante. «Le monde est moins beau sans poésie. Cette dernière le rend plus beau ». C’est avec ces mots que le poète libanais, Wadih Saadeh, a reçu le Prix international Argana (2018), lors de la cérémonie organisée, mercredi 6 février, à la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc (BNRM) à Rabat.
«Ce prix a été décerné à l’une des voix poétiques ayant une place primordiale, majeure et exceptionnelle dans le paysage poétique arabe : Wadih Saadeh», a souligné Mourad Kadiri, président de la Maison de la poésie. Selon lui, Wadih est un poète unique et original qui ne ressemble qu’à lui, qu’à sa poésie. Cette poésie est habitée par sa voix d’enfant, de voyageur, d’humain, a-t-il ajouté. «C’est un poète qui vit dans ses mots, qui laisse grandir les branches de ses paroles poétiques dans son jardin secret», poursuit-il. C’est l’humain qui est au cœur des textes et de la vision de Wadih Saadeh. «Le souvenir, la certitude, l’absurde, l’humour, la guerre, l’immigration, le déplacement sont des préoccupations qui hantent sa réflexion et sa poésie», a souligné le président de la maison de la poésie au Maroc.
Plusieurs autres intervenants ont mis l’accent tour à tour sur l’œuvre et la vision du monde du poète. Dans ce contexte tumultueux, a précisé le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed Laaraj, le poète a imposé ses mots, a créé un univers poétique propre à lui. Une poésie, précise-t-il, où la relation entre l’être humain et son existence est mise en lumière. Quant à Dina Naciri, directrice générale de la fondation CDG, elle a déclaré que ce prix a été amplement mérité par le récipiendaire qui a joué un rôle important durant un demi-siècle, pour résister contre l’amnésie et verser un nouveau sang dans l’existence humaine.
Après avoir reçu le trophée Argana, arbre millénaire, Wadih Saadeh a déclamé ses poèmes devant son auditoire. Le poète a en outre salué les poètes, les intellectuels et les amoureux de la poésie qui sont venus l’applaudir, l’écouter, mais aussi fêter son œuvre poétique. Il a par ailleurs salué le Prix international Argana de la Poésie, qu’il a qualifié de rendez-vous poétique phare non seulement dans le monde arabe, mais aussi au niveau mondial.
Pour boucler en beauté la soirée, une séance de signature d’un livre regroupant les poèmes de Wadih dans le cadre des publications de la maison de la poésie au Maroc, a été organisé. Il est à noter que cette soirée poétique, modérée par le poète Rachid Almoumini, a été marquée par la participation du jeune chanteur Issam Sarhan.
Mohamed Nait Youssef