Contrecarrer les disparités!

Notre pays est en voie de mutation profonde et de révolution sereine afin de faire aboutir les chantiers qu’il s’est frayés, dans le sillage des grands travaux. Les diverses nouveautés contenues dans cette nouvelle expérience qui s’insère dans la dynamique des réformes nationales, confortée par la mise en œuvre de la Constitution, sont en passe de prendre forme.

Le modèle proposé dans cette optique renforce de façon concrète et responsable les valeurs démocratiques, d’autant qu’il consolide une conception basée sur la concertation pour le développement intégré dans l’espace régional, par la mise à niveau des acteurs de haute notoriété. Il va donc falloir rompre d’une manière ferme, avec les manœuvres rétrogrades qui ne finissent pas de ronger le corps représentatif de notre nation.

Pour garantir la mise en marche d’une telle entreprise, moult démarches et mécanismes devraient être mis en œuvre en vue de capitaliser les compétences et les potentialités en termes de gouvernance. Les rapports entre l’Etat et les collectivités devront être solidement et clairement définis, axés sur la régulation et l’approche partenariale, plutôt que la tutelle figée. A ce propos, l’intérêt est focalisé sur les spécificités des régions, mais aussi sur l’unité de l’Etat dans un esprit de solidarité, et le renforcement significatif des ressources des régions, en tant qu’entités fonctionnelles et institutionnelles, essentiellement vouées à l’œuvre de l’expansion durable.

L’unicité et la pérennité séculaires du Royaume constituent, en fait, un garant économique et social pour une telle entreprise. Cette configuration ne devra en aucun cas sévir sous les contraintes particularistes portant préjudice à la rationalité et la fonctionnalité recherchées. On est alors appelé à insister sur le modèle typiquement marocain qui s’inscrit dans la continuité d’un processus graduel de décentralisation et de démocratie. Les principales teneurs de la régionalisation avancée au niveau des prérogatives, notamment celles assignées au président de la région, hissé au registre d’ordonnateur, sont à valoriser et renforcer.

Cette nouvelle prérogative permettra à la région de mettre en relief ses aptitudes intrinsèques, dans une vision complémentaire et cohérente. A cet effet, on ne devrait, en aucun cas, lésiner sur  les moyens budgétaires de la région, consolidés par un fonds pouvant fortifier les ressources, dans une conception de compensation mais de mutualisation à même de mettre en valeur le potentiel et contrecarrer les disparités entre les régions dans le sens de l’harmonie et de la cohésion. Un contrat d’entraide entre tous les partenaires est à mettre, alors, en fonction, dans une vision rationnelle et inclusive. On sait pertinemment que les communes ne sont pas aptes – financièrement parlant -à pallier les entraves.

Par ailleurs, les régions devront encourager le privé en simplifiant les procédures administratives et en consolidant les investissements. Toutes ces mesures sont amenées à faire l’objet de mécanismes d’institutionnalisation. Enfin, il va sans dire que cette autonomie qui, inéluctablement et constitutionnellement, est en passe de se mettre en place, partout dans les régions, en particulier dans les provinces en crise, devrait se faire dans la bonhomie civique des Marocains, bien au-delà de tout clivage politicien, ethnique et sectaire.

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