Drapor rassure

Le spécialiste de l’exploitation du sable marin, Drapor, vient d’avoir l’accord de principe du ministère de l’Equipement pour le renouvellement de ses autorisations. L’entreprise compte investir un montant de 500 millions de dirhams pour les cinq prochaines années, dont la moitié a déjà été consacrée à la construction d’une nouvelle drague.

L’entreprise a également tenu à rassurer ses partenaires et le public quant à la transparence de et le respect des normes légales et réglementaires ainsi que sa conformité aux normes sociales et environnementales. Pour ce faire, elle organise des journées portes ouvertes début avril dans les différentes plateformes au sein de 34 ports marocains dans le but de « se rapprocher davantage du public et des professionnels du BTP et présenter les résultats des travaux menés par la société », explique Mustapha Aziz, PDG du groupe.

Car suite au renouvellement de ses autorisations, Drapor est confronté aux nouvelles dispositions réglementaires dont les lois sur les carrières et les ports. D’ailleurs, trois points essentiels ont été abordés dans la réponse du ministère de l’Equipement. Le premier porte sur l’autorisation pour l’occupation temporaire du domaine public maritime pour l’entreposage du sable. Le deuxième point précise que le dragage du cône de déjection et du chenal navigable dépend des prérogatives de l’Agence nationale des ports qui devra également délivrer l’autorisation nécessaire.

Pour ce qui est du troisième point, il concerne le dragage du sable au large et en haute mer dont les dispositions de la loi sur les carrières, plus précisément en matière de profondeur des fonds marins et de cahier des charges relatif à l’exploitation des carrières maritimes, devront être prises en compte par Drapor, ainsi que l’obligation d’effectuer une étude d’impact environnemental. Toutefois, il faudra encore attendre la décision ministérielle pour avoir les détails de l’autorisation.

Notons que le Maroc consomme annuellement 32millions de m3 de sable, dont 5% de sable du dragage. Quant aux recettes fiscales du secteur (taxe communale, redevance, taxe spéciale sur le sable), Drapor représente 85% d’entre elles dans la mesure où il subsiste une nette prédominance de l’informel. Des appels d’offres ont été lancées par le ministère de l’Equipement pour de nouvelles autorisations d’exploitation de sable de dragage, mais n’ont pas abouti. Le but était d’orienter la consommation vers le sable de substitution pour attendre 15 millions de m3 (10 millions actuellement), suite à la feuille de route établie en 2014.

Il faut dire que les producteurs de sable de concassage attendaient le départ de Drapor pour combler le vide. Aujourd’hui, la perspective de la reconduction des autorisations d’exploitation au profit de Drapor vient fausser leurs espoirs. L’entreprise en question réalise un chiffre d’affaires de 240 millions de dirhams. Entre 2008 et 2017, Drapor a investit un montant de 800 millions de dirhams. Elle a également créé 2.500 emplois dont 500 directs. Créée en 1984, la société a été rachetée par le groupe Satra Marine en 2007.

Soumayya Douieb

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