La visite du premier ministre russe Dmitri Medvedev au Maroc marque une nouvelle ère dans les relations économiques entre les deux pays. Elle s’est soldée par la signature de 11 accords couvrant, entre-autres, les domaines douanier, agricole, et commercial.
Ce pack d’accords, qui vient en fait compléter les 16 conventions conclues à Moscou en mars 2016, devrait contribuer à booster les échanges commerciaux avec la Russie, dontle volume a atteint 2,5 milliards de dollars l’an dernier. Les domaines investis au cours de la visite de Medvedev constituent des secteurs prioritaires pour les deux pays, comme l’a souligné le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, lors d’un point de presse tenu mercredi à Rabat. A travers ces conventions, le Maroc ambitionne de rééquilibrer ses relations extérieures et de renforcer surtout son partenariat avec l’Union économique euroasiatique qui lui permettrait d’accéder à un marché de plus de 200 millions de consommateurs.
Ainsi, l’accord paraphé dans le domaine agricole s’inscrit dans une logique win-win. En effet, le Maroc importera davantage de céréales et de blés russe tandis que la Russie importera plus de fruits qu’elle ne peut pas cultiver sur son territoire. Le Maroc exportera essentiellement des tomates et des agrumes. Sachant que «la Russie importe déjà le tiers de ses besoins en agrumes du Maroc», selon El Othmani.
Un autre accord vient compléter celui sur l’agriculture. Il porte sur les échanges de données relatives au commerce. Dans le même ordre, l’Administration des douanes et impôts indirects et le Service fédéral des douanes russe devront échanger plus d’informations préalables à l’arrivée desflux des marchandises.
Les accords signés plantent également les bases d’une nouvelle dynamique de coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie. L’un d’eux prévoit la création d’une infrastructure au Maroc permettant de regazéifier du gaz naturel liquéfié en provenance de la Russie. Dans le détail, deux mémorandums d’entente ont été signé. Le premier porte sur l’efficacité énergétique tandis que le second concerne l’énergie renouvelable.Notons aussi que le premier ministre russe n’a pas caché sa volonté de collaborer avec le Maroc dans le domaine de l’énergie nucléaire. «La Russie est prête à renforcer la coopération avec le Maroc dans le domaine de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables, compte tenu des conditions naturelles favorables dont jouit le Royaume», a-t-il dit.
Autres domaines investis, la diplomatie et l’administration. Les détails de ces accords restent encore inconnus. Parallèlement à ces conventions, un programme de coopération entre les deux pays s’étalant sur la période 2017-2019 a été signé par le ministre de la Culture et de la communication, Mohamed El Aaraj et la vice-ministre russe de la Culture, Alla Manilova. Il a également été procédé à la signature d’un mémorandum d’entente entre le secrétariat d’Etat chargé de la Formation professionnelle et le ministère russe de l’Enseignement et des sciences portant sur la coopération dans le domaine de l’enseignement professionnelle secondaire.
Notons également qu’un mémorandum d’entente relatif à l’usage pacifique de l’énergie nucléaire a été conclu.LeMaroc et la Russie ont également paraphé un accord sur la protection réciproque des produits de l’activité intellectuelle, et la protection de la propriété intellectuelle dans le cadre de la coopération bilatérale dans le domaine militaro-technique.
Hajar Benezha