(FIAC): Des moments de haute intensité sensuelle

Comme à son accoutumée, l’université Ibn Zohr d’Agadir fait l’événement de la manière la plus éclatante. En plus de ses prouesses infrastructurelles, académiques et scientifiques, cet établissement universitaire de grande renommée nationale voire internationale contribue magistralement à meubler le paysage culturel et artistique régional et national,  de belle facture. Cette fois encore, le public de la capitale du Souss et d’ailleurs aura droit à des prestations traditionnelles de nombre de pays qui viendront s’exhiber sur les planches de la somptueuse Médina Coco Polizzi d’Agadir.

En effet, l’université Ibn Zohr, en collaboration avec le Forum Sud Cultures, met en place dans l’une des plus baies du monde une manifestation artistique des plus impressionnantes, au vu du menu proposé durant la période allant du 27 au 29 mai courant. La première édition de cet événement de haute teneur humaniste, de par sa dimension universelle, drainera plus de 10 000 spectateurs, selon les organisateurs et enchantera, sans doute, cette imposante assistance. « De par ce rendez-vous annuel, nous comptons implanter un produit qui s’adresse aux sens et caresse les terroirs, par le biais des chants et danses folkloriques issus de diverses communautés étrangères », expliquait Dr Omar Halli, président de l’université Ibn Zohr, lors d’une récent point de presse tenu à l’hôtel Royal Atlas.

En fait, le festival international des arts et culture (FIAC) se veut un espace de rencontre, chaque année, d’une panoplie de performances artistiques typiques à des nations qui regorgent de talents et de virtuoses dans ce sens. Pour cette première manche, les initiateurs nous gratifient des spectacles qui parviennent d’Espagne, de Portugal, d’Italie, des Iles Canaries, de Russie, de Sénégal et du Maroc Avec trois prestations, à savoir Farhat Doukkala, Ahouach Aglagal et Ahouach Ouarzazate. Le programme de cette manifestation contiendra également des projections de films, des défilés de costumes traditionnels et avant-gardistes, des ateliers de formation autour des axes de théâtre, de danse, de cinéma, de couture…auquel on reviendra plus tard.

«Le festival n’est, en fin de compte, qu’un prétexte judicieux et subtil, pour offrir l’occasion aux citoyens et aux jeunes, en particulier, de côtoyer les icônes des chants et des danses, à travers le monde. C’est une opportunité pareillement pour la ville de se doter d’un événement qui serait, à coup sûr, un leitmotiv pour vendre cette ville touristique qui jouit d’un potentiel naturel et infrastructurel de haut standing», enchaînait Dr Omar Halli aux représentants des médias, au cours de la conférence de presse, organisé samedi dernier, dans la soirée.

Il faut bien dire que cette trouvaille qui s’insère bien naturellement dans le sillage de la recherche artistique et culturelle, est une aubaine pour les sociologues et les anthropologues de la région, ainsi qu’un moyen pour les étudiants (masteristes et doctorants) qui ne cessent de puiser dans le patrimoine des peuples. Il va sans dire également que la ville est avide de ce genre manifestations populaires de masse qui suscitent la convivialité et l’engouement, d’autant plus qu’elles ont lieu dans un site original prestigieux qu’est la Médina Cocco Polizzi.

Il n’y a pas donc aucun doute que le festival international des arts et de la culture (FIAC) viendra combler ce vide combien escompté par les populations, depuis la disparition du festival des arts arabo-africains (Al Moggar), tout en sachant que Le festival Timitar auquel on injecte un fonds colossal sans, pour autant, impacter les citoyens et la cité. «Nous profitons du temps fort de la saison pour favoriser la rencontre et l’échange entre professionnels et amateurs, à travers différentes actions dispensées par les artistes invités», conclut le président de l’université Ibn Zohr, tout en tablant sur les compétences et les potentialités de la ville pour s’approprier ce festival et en faire un réel levier véhiculaire des idéaux de l’acculturation et d’ouverture.

Ceci étant, il importe de souligner que cette initiative très accueillie et appréciée par la société civile de la région agrémentera de belle manière le champ culturel artistique régional, aux côtés d’autres activités au niveau du théâtre, de la musique, des arts plastiques…Cependant, d’aucuns constateraient que les institutions représentatives, en particulier le conseil de la région, ainsi que les instances publiques et privées, n’accompagnent pas comme il se doit tous ces efforts accomplis par des structures associatives ou des initiatives individuelles.

Il va alors falloir adopter tout ce potentiel et l’assister dans son ébauche, au lieu de lui tourner le dos. Le festival international des arts et de la culture est désormais une plus-value dans le domaine, avec sa thématique et son cachet singuliers qu’il faudrait soutenir et appuyer sans hésitation. On ne peut que saluer très vivement les initiateurs pour ce nouveau produit qui vient orner le paysage culturel et patrimonial de la région, tout en lui souhaitant plein succès.

Enfin, il est à souligner que le festival prévoit des moments forts, en direction du public. «Pour explorer sa programmation et la thématique de saison, le festival propose au public des projections et des rencontres avec les artistes invités. De belles occasions de découvrir l’Autre dans toute sa diversité, en explorant des répertoires d’ailleurs ou d’avant, révélateurs de la vie quotidienne, de l’esprit d’une culture ou d’une époque», peut- lire sur la plaquette du festival. Des moments de partage, d’échange et de plaisir, pour les populations et leurs invités, de tous bords.

Saoudi El Amalki

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