La COP 16 sur la biodiversité à Cali : « la voix et la vision des jeunes de GYBN Francophones »

Entretien avec Aminata Sidibé (co-coordinatrice de GYBN Francophones) et Houda El Hadad (Membre du bureau exécutif de GYBN Maroc)

Propos recueillis par Soilam Boutoumit

La Conférence des parties sur la diversité biologique (COP16) a pris fin après 12 jours de discussions intenses entre 170 délégations. Cette COP s’est tenue du 21 octobre au 1er novembre 2024 sous le thème : « Paix avec la Nature » et s’inscrit dans la continuité de la COP15, qui a permis l’adoption du cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal.

La COP16 s’est achevée avec la prise de plusieurs décisions, notamment le premier accord sur les données génétiques naturelles et un accord reconnaissant les personnes d’ascendance africaine et les peuples autochtones comme des responsables clés dans les efforts de conservation.

Dans cet entretien, Mme. Aminata Sidibé (co-coordinatrice de GYBN Francophones) et Mme. Houda El Hadad (Membre du bureau exécutif de GYBN Maroc) mettent en lumière la participation des jeunes à cette COP et en particulier la délégation de GYBN Francophones.

Aminata Sidibé : « GYBN Francophones implique les jeunes pour cette noble cause »

  • Pourquoi cette participation à la COP ?

Aminata Sidibé :  À l’heure où les défis de la biodiversité sont de plus en plus pressants, les jeunes de GYBN Francophones, un chapitre du Global Youth Biodiversity Network (GYBN), se mobilisent pour faire entendre leur voix lors de la Conférence des Parties (COP) sur la biodiversité qui se tient à Cali en Colombie. GYBN Francophones œuvre pour renforcer les capacités des jeunes francophones en matière de préservation de la biodiversité et pour leur offrir des outils concrets et des connaissances approfondies sur les 23 cibles du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal (CMBKM).

  • Parlez-nous de la délégation du GYBN Francophones

Une diversité francophone élargie pour un impact global : En cette 16ème conférence des parties de la biodiversité, GYBN Francophones a accueilli un groupe enrichi de jeunes de toutes origines francophones : du Québec, du Maroc, du Burkina Faso, de Madagascar et de plusieurs pays d’Afrique. Ce rassemblement diversifié reflète l’engagement d’une jeunesse déterminée à défendre des solutions pour l’avenir de la biodiversité dans des contextes culturels et écologiques variés. L’objectif central de cette participation est clair : offrir aux jeunes une formation complète et des outils de vulgarisation qu’ils pourront réutiliser et adapter sur leurs territoires respectifs.

  • Garantir la participation de telle délégation n’est pas facile. Avez-vous bénéficié d’un soutien financier ?

Un engagement soutenu par l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD) : L’appui de l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD) a été essentiel pour permettre la participation de jeunes francophones à cette COP, notamment en provenance du Maroc et du Burkina Faso. Grâce à ce soutien, les participants ont pu bénéficier de ressources pour une formation approfondie et sont repartis avec des outils pédagogiques, des connaissances en vulgarisation scientifique, ainsi que des méthodes pour engager les communautés locales. Cet investissement dans les jeunes générations francophones est une réponse directe à l’urgence de renforcer la compréhension et l’application des cibles du Cadre mondial de la biodiversité au sein de communautés qui doivent faire face à des défis uniques.

  • Parlez-vous un peu des perspectives d’action post-COP16 ?

Des perspectives d’action sur les territoires francophones : Après la COP, chaque participant de GYBN Francophones devient un ambassadeur de la biodiversité formé aux enjeux globaux et aux stratégies de mise en œuvre locales. Ces jeunes ont pour mission de promouvoir la compréhension des cibles du CMBKM, d’informer les citoyens et de mobiliser les communautés locales autour des initiatives de protection environnementale. Les outils de vulgarisation, qu’ils emportent avec eux, permettront de faciliter l’accès à l’information et d’encourager une large participation citoyenne dans leurs territoires respectifs.

La participation de GYBN Francophones à la COP sur la biodiversité représente une avancée significative dans l’implication des jeunes francophones dans les grandes questions de biodiversité. Grâce à des initiatives comme celles-ci, soutenues par l’IFDD, les jeunes francophones sont de mieux en mieux équipés pour relever les défis environnementaux de demain. L’élargissement de cette communauté est un signal fort que la biodiversité est un enjeu universel, et que chaque territoire, chaque jeune, a un rôle à jouer dans la préservation de notre patrimoine naturel.

Houda El Hadad : « Les jeunes marocains sont au cœur de l’action »

  • Vous avez représenté les jeunes marocains dans la COP16 sur la biodiversité. Pourriez-vous en dire plus sur votre participation, ses objectifs et perspectives ?

Houda El Hadad : Tout d’abord je dois me présenter.  Je suis doctorante en ‘Écologie et Biodiversité’ et membre du bureau exécutif de l’association Moroccan Youth Biodiversity Network (GYBN Maroc), et j’ai eu l’honneur de représenter les jeunes marocains à la COP16 grâce au soutien de l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD) et de GYBN Francophones.

En tant que jeune femme engagée depuis des années dans le domaine de l’environnement (par la recherche scientifique et le travail associatif), je me sens moralement responsable envers la biodiversité, et cette COP est l’occasion de défendre mes idées et mes points de vue auprès de tous les acteurs et les parties prenantes.

La participation à la COP16 a constitué une occasion de prendre part aux discussions sur les stratégies nationales actualisées en matière de biodiversité et les plans d’action pour la mise en œuvre du CMBKM.

En tant que membre de l’association MYBN, ma participation avait pour but d’assurer que la vision et la voix des jeunes (de mon pays, de mon continent et du monde) soient impliquées dans les objectifs de ces stratégies et à établir un cadre clair et opérationnel pour le suivi des progrès réalisés par les États dans la réalisation de ces objectifs. Au cœur des discussions sur la mise en œuvre du CMBKM plusieurs thèmes ont été abordés : l’implication des jeunes, la reconnaissance des droits des peuples autochtones, le rôle des femmes, la gouvernance, la recherche scientifique, l’éducation, le financement, etc.

Cette participation me place sous le devoir de partager les recommandations avec les autres (jeunes, parties prenantes) et de participer positivement et activement en tant qu’ambassadeur de la COP16 à la mise en œuvre de ces objectifs. Donc il sera un engagement moral d’élaborer un plan d’action dédié aux résultats de la COP16 et de jouer le rôle attendu de nous en tant qu’individus et en tant que chapitre national du GYBN.

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