L’Algérie entrave les efforts de l’ONU, veut pérenniser le différend régional autour du Sahara marocain

Les pétitionnaires sahraouis devant l’AG de l’ONU

Devant la 4è Commission de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, des pétitionnaires sahraouis se sont élevés, lundi, contre la persistance de l’Algérie à entraver les efforts des Nations Unies et à perpétuer le différend autour du Sahara marocain pour servir ses propres agendas dans la région.

Prenant la parole à cette occasion, Bahi Larbi, ancien membre du groupe séparatiste du « polisario » et président du Centre de la paix pour les études politiques et stratégiques, a souligné que le pays hôte des camps de Tindouf tente de prolonger ce différend régional sur le Sahara en boycottant le processus des tables-rondes consacré par le Conseil de sécurité et en violant l’accord de cessez-le-feu après que le Maroc ait catégoriquement refusé la partition du Sahara proposée par l’Algérie.
Il a également relevé que le pays hôte altère les composantes démographiques des camps de Tindouf en y installant des populations originaires des régions avoisinantes, dans une tentative de masquer la réalité et servir ses propres agendas, ajoutant que dans ces camps, le groupe séparatiste armé du “polisario” assujettit les populations séquestrées à des violations flagrantes de leurs droits avec la bénédiction et le soutien de leur mentor à Alger.

Racontant la supplice qu’il a subie aux mainx des tortionnaires dans les camps de Tindouf, M’Rabih Ahmed Mahmoud Adda, l’un des fondateurs de l’association Assomoud, qui a pour vocation de revendiquer le droit à la liberté d’expression et de mouvement, ainsi que des conditions de vie dignes pour la population séquestrée à Tindouf, a, de son côté, pointé du doigt les « violations systématiques auxquelles s’adonnent les dirigeants de la bande criminelle polisarienne comme seul moyen pour se maintenir dans leur poste avec le soutien du pays hôte ».

Répondant à ceux qui se présentent comme “défenseurs des Sahraouis”, M. Adda a indiqué que ces “militants à la solde n’ont pas honte de se prendre en selfies avec les criminels du +polisario+ poursuivis pour génocide, viol, enlèvements et meurtres, entre autres crimes contre l’humanité ».
Même son de cloche chez Mohamed Dabda, président du Rotary International Club de Boujdour, qui a alerté sur la situation de non-droit qui sévit dans les camps de Tindouf où « toute forme d’activité civile est inhibée par les dirigeants du mouvement séparatiste », relevant que seules les organisations inféodées à l’agenda politique funeste du “polisario” et de ses parrains sont autorisées.

Il a, dans ce cadre, appelé la 4è Commission de l’AG de l’ONU à amener le pays hôte, l’Algérie, à permettre aux Sahraouis séquestrés dans les camps de la honte d’exercer leurs droits fondamentaux conformément à la Convention de Genève et ce en autorisant leur recensement et leur enregistrement.
Pour sa part, Mohamed Ahmed Gain, président de l’Institut africain pour la consolidation de la paix et de la transformation des conflits, a relevé que le “polisario” a été le premier groupe armé à s’infiltrer dans la région du Sahel et du Sahara au milieu des années 70, à une époque où les pays du Sahel jouissaient d’un certain degré de stabilité et de paix.

“Ce groupe séparatiste, profitant de la complicité du régime (algérien) qui parraine ses plans perturbateurs, a élargi son champ d’activité vers le sud, et a commencé à s’adonner à des activités illicites, notamment le trafic de drogue, d’explosifs, et des armes, en plus de la création de réseaux transnationaux impliqués dans la traite des êtres humains et la protection des criminels de guerre et des fugitifs”, a indiqué l’intervenant.
Il a également fait observer que les camps de Tindouf “sont incontestablement un réservoir facile” d’accès pour les organisations terroristes telles qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique qui ciblent les personnes vulnérables, ajoutant que les multiples attaques menées par “l’État islamique” dans le Grand Sahara, dont les liens avec le “polisario” sont indéniables, montrent le degré de danger qu’il fait peser sur toute la région.

“Le rapprochement entre les groupes terroristes et les jeunes armés du +polisario+ est la suite logique de l’aggravation des conditions de vie dans les camps de Tindouf”, a prévenu M. Gain, estimant qu’il n’est pas surprenant de voir que de nombreux jeunes désespérés des camps de Tindouf finissent par rejoindre les groupes extrémistes qui opèrent dans la région.
A son tour Hamada Bouihi, ancien membre du « polisario », a dénoncé un « groupe terroriste » qui soumet les populations séquestrées dans les camps de Tindouf aux pires formes de violations des droits de l’Homme ainsi qu’au spectre d’une véritable famine en raison du détournement des aides humanitaires destinées à ces populations par la communauté internationale, précisant que parmi les 600 cargaisons destinées aux séquestrés 50 seulement parviennent aux camps contrôlés par les milices séparatistes armées.

Il a en outre indiqué que « la direction du +polisario+ n’a d’autre choix que de courber l’échine face aux injonctions des autorités du pays hôte pour qu’elle poursuive sa guerre fictive en laissant les populations séquestrées des camps mourir de faim ». Abondant dans le même sens, Lemaadla Zrug, présidente de l’’Association sahraouie contre l’impunité aux camps de Tindouf (ASIMCAT), a abordé, devant la 4è commission de l’AG de l’ONU, les souffrances que subissent les femmes dans les camps aux mains de la direction du « polisario », qui recourt systématiquement à la violence physique et psychologique basée sur le genre.

« Les cas de viol et d’agression sexuelle contre les femmes se prolifèrent dans ces camps, en plus de la traite des êtres humains et l’esclavage », s’est-elle indignée, ajoutant que les mineures sont, à leur tour, soumises au mariage précoce et au déplacement forcé pour servir la propagande séparatiste.
De son côté, El Fadel Breika, membre de l’ASIMCAT, a indiqué avoir été enlevé et torturé pendant cinq mois dans une prison secrète dans les environs de Tindouf pour son militantisme en faveur des droits de l’homme, estimant que « ceux qui prétendent défendre les populations séquestrées sont en réalité au service des agendas de leurs sponsors et d’une direction sanguinaire dont les membres sont poursuivis pour des crimes de viol, de torture, d’enlèvement et de génocide, » entre autres. Il a, de même, souligné que pour les milices séparatistes armées, les populations dans les camps de Tindouf « sont un fond de commerce et une carte de pression pour le pays hôte », l’Algérie.

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