«Un souffle démocratique nouveau»: «Projet de thèses politiques» (4ème partie)

INTRODUCTION GÉNÉRALE :

Le dixième Congrès national du Parti du progrès et du socialisme est une occasion pour réfléchir en profondeur sur les développements de la situation générale et leur impact sur l’évolution du Parti, dans le cadre international, régional et national. En effet, le Parti a toujours tenu, depuis sa création il y a plus de soixante-dix (70) ans, à bien préciser ses concepts et à bien encadrer sa politique avec suffisamment de clarté quant à ses principes, l’imprégnant ainsi du rationalisme qui le met à l’abri de toute déviation possible en l’absence de cette immunisation idéologique et politique. Cette démarche, respectée par le Parti dans tous ses Congrès, est un travail collectif sur lequel veille le Comité Central, en tant que cadre d’expression de l’intelligence partisane collective, et qui confère toute sa valeur à la production intellectuelle et idéologique du Parti, notamment à l’occasion de la préparation du Congrès, en procédant à l’analyse des données et du contexte politiques dans lequel il se tient. Après avoir participé pendant vingt (20) ans à la gestion gouvernementale, le Parti est en droit de s’interroger, dans le cadre d’une réflexion collective globale et complète, sur ce qui a été réalisé et ce qui ne l’a pas été parmi nos objectifs du changement et des réformes démocratiques, loin de toute autosatisfaction béate ou toute auto-flagellation abusive. Ces «thèses politiques» constituent un moment privilégié pour procéder à une profonde et rigoureuse introspection et pour tenter de comprendre le sens de l’étape et prospecter les horizons qui s’annoncent, par rapport aux responsabilités politiques, organisationnelles et historiques du Parti, sachant qu’au cœur de la philosophie organisationnelle sur laquelle s’appuie le Parti se trouve la vertu de la critique et de l’autocritique, auxquelles doit recourir le Parti de manière méthodique pour mieux garantir l’efficience de son action. Le Parti du Progrès et du Socialisme est en effet une école particulière pour mettre l’analyse scientifique et objective au service du «décryptage» d’une réalité complexe et pleine de contradictions. La réalité dans le cadre de laquelle se meut le Parti est, en effet, de nature complexe, tiraillée entre des tendances et des rapports de force contradictoires, à même d’exercer parfois des pressions sur la vie politique et militante, exigeant par conséquent que le Parti fasse preuve d’une assez haute capacité à la fois de résistance, d’objectivité et de clairvoyance pour traverser les zones de «turbulence» avec le moindre coût possible. Et cela, en recourant toujours et sans complaisance, à la sagesse et à l’objectivité, afin de préserver son identité fondamentale dans la prise de position et son expression, à sa manière, et avec le style particulier qui lui est reconnu et qui le distingue dans le champ politique national. Partant de ces considérations de principe, les «thèses politiques» s’articulent, dans une approche logique et cohérente, autour de six (6) axes :

 

CHAPITRE I

L’UNITE ET LA DIVERSITE DANS LA SOCIETE MAROCAINE

LES QUESTIONS DE SOCIETE ET DE CULTURE

Le Parti et le concept de la modernité

La modernité, qui est en même temps un recours à la raison et à l’analyse scientifique dans l’appréhension de la réalité et la capacité d’intérioriser la nouveauté et de contribuer aux dynamiques du progrès, se heurte objectivement à la pensée et à la pratique conservatrices.

Celles-ci, partant de certitudes immuables, s’accrochent à l’ancien et à l’héritage au niveau des valeurs et des modes de vie, et oeuvrent pour les reproduire, tout en intégrant de manière consumériste les progrès modernes dans le domaine marchand et dans les services, sans tenir compte du système de valeurs issu du mode de production.

La modernité signifie aussi la prise en compte du patrimoine national, qui a forgé l’identité marocaine, afin de le protéger et de valoriser ses expressions historiques matérielles et les expressions lumineuses de ses composantes immatérielles, dans leur diversité linguistique et leur richesse culturelle, tout en combattant ses aspects négatifs, notamment ceux nuisibles à la pensée critique ou à la santé mentale et physique et ceux propageant une image négative et stéréotypée de la femme.

La modernité est, enfin, la capacité de s’ouvrir sur son époque, d’être bien réceptif à ses productions matérielles et éthiques et à rester en phase avec les dynamiques universelles, particulièrement dans le domaine des droits et des libertés. C’est une attitude qui ne se fonde pas sur le mimétisme et le suivisme mais consiste à combiner de manière volontariste, créative et cumulative ces dynamiques universelles avec les composantes de la société, de l’économie et de l’Etat.

Le Parti du progrès et du socialisme considère que la voie pour une société démocratique et moderniste et la réalisation du développement durable passent par cette dimension culturelle, fondamentale dans l’histoire des peuples et des civilisations.

La question amazighe : Des cumuls positifs

Le Parti du progrès et du socialisme n’a pas cessé, depuis le début des années soixante-dix du siècle dernier, d’accorder un grand intérêt à la question amazighe, langue et culture, en tant que composante principale de l’identité nationale, qui a souffert de la marginalisation et qu’il faut réhabiliter, notamment en renforçant ses expressions culturelles.

Il s’est battu à cette fin et a lutté et plaidé au sein et en dehors du Parlement, sur les colonnes de ses journaux, à l’intérieur de ses institutions partisanes et sur divers fronts, pour réparer l’injustice faite aux langues et cultures amazighes.

Ce faisant, il a contribué fortement à la maturation d’une prise de conscience collective de cette cause et de ses dimensions et a favorisé l’évolution positive de la position de l’Etat, notamment à travers le discours royal d’Ajdir en 2001, qui a constitué un tournant décisif dans ce processus, consacrant la culture amazighe comme composante essentielle de la culture nationale et engageant la responsabilité de l’Etat dans sa promotion.

En consacrant la diversité et la richesse des composantes de l’identité nationale et du devoir de les protéger et de les promouvoir, en constitutionnalisation la langue amazighe en tant que langue nationale, en la reconnaissant comme patrimoine commun de tous les Marocains et comme deuxième langue officielle aux côtés de la langue arabe, la Constitution de 2011 a, en effet, répondu aux revendications pressantes auxquelles a contribué le Parti du progrès et du socialisme, qui n’a eu de cesse de plaider et de lutter pour reconnaître ce droit linguistique et culturel.

Cet acquis historique est une victoire des thèses du Parti du progrès et du socialisme relatives à l’identité nationale et à la question culturelle, et un couronnement de l’action intellectuelle et militante du mouvement culturel amazigh, dont les liens avec le Parti sont solides, et du mouvement de défense des droits de l’homme.

D’ailleurs, le Parti a pu contribuer, dans ce domaine, à la mise en œuvre effective de la lettre et de l’esprit de la Constitution au niveau de la politique gouvernementale, lors de sa gestion des Départements de la culture et de la communication, notamment en enrichissant la politique publique à ce niveau, par le biais de multiples décisions et initiatives, qu’il faudra renforcer et élargir.

La reconnaissance de la culture amazighe comme composante de l’identité nationale et de la langue amazighe comme langue officielle requièrent en effet l’intensification des efforts et l’accélération du rythme de réalisation sur plusieurs fronts, notamment au niveau de l’édiction des textes relatifs à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, pour enclencher une nouvelle dynamique.

De même, au niveau de l’enseignement, il faudra enrichir les programmes scolaires, augmenter le nombre des écoliers bénéficiaires et former et qualifier les agents de l’Etat et des collectivités territoriales. Enfin, au niveau de la communication, il faut également que la culture amazighe soit présente d’une manière qui soit à la hauteur de son importance constitutionnelle, pour son rayonnement dans la vie publique, dans l’optique d’une égalité totale des deux langues officielles de notre pays.

L’ouverture sur la culture universelle et sur les langues étrangères : chances et défis

Dans le monde numérique d’aujourd’hui, l’accès aux diverses expressions culturelles est devenu assez aisé. Les citoyens marocains peuvent ainsi accéder aux contenus culturels et artistiques issus des diverses régions du monde et s’intégrer de manière interactive dans la «consommation» et l’interaction avec ces contenus.

Cet «accès démocratique» est le résultat d’une révolution numérique extraordinaire, qui a permis un développement rapide des réseaux sociaux, de banques de données et de bibliothèques virtuelles, imposant progressivement de nouveaux modes de production et la participation dans la culture, l’innovation et l’information au niveau mondial.

Si ces grandes transformations technologiques permettent de renforcer l’offre culturelle et artistique, dans sa diversité, elles posent néanmoins des défis en ce qui concerne l’échange égal de la production de contenu au niveau mondial, vu le grand fossé qui sépare dans ce domaine les pays développés et les pays en voie de développement. Elles posent également de nouveaux défis dans les domaines du commerce numérique, des droits d’auteur, de la liberté d’expression, etc …

Les politiques publiques nationales n’ont pas réussi, dans ce contexte, à accompagner suffisamment ces transformations et leurs exigences, puisque les réalisations se sont limitées à l’acquisition des infrastructures et des équipements, alors que l’intérêt pour les contenus proposés par la création nationale, dans ses différentes composantes et formes, n’a pas bien évolué.

Il convient de rappeler, à ce sujet, que l’acquisition des langues étrangères les plus pratiquées dans le monde demeure l’une des clefs de la communication, de l’accès et de l’interaction avec les sources du savoir et de la recherche scientifique, et de l’enrichissement du dialogue des civilisations, en vue d’une meilleure assimilation des contenus culturels et des représentations symboliques.

C’est pourquoi, le Parti du progrès et du socialisme réaffirme la nécessité de mettre en œuvre une politique publique dans le domaine des langues et de créer une structure, au sein du secteur de la culture, qui veille sur l’harmonisation de la politique linguistique et de la politique culturelle nationales.

La question de l’égalité, de la parité et des droits humains : un chantier urgent

La question de l’égalité entre les sexes, dans les droits et les devoirs, constitue l’un des piliers du projet sociétal et du parcours militant du Parti du progrès et du socialisme, tout au long de son histoire.

La lutte des forces progressistes et démocratiques et du mouvement féminin a été couronnée par la Constitution, qui a reconnu le principe de l’égalité et de la parité, dans le cadre d’un corpus de droits et de libertés, nouveau et complet, consacrant un ensemble d’acquis et ouvrant la voie au renforcement et à la mise en œuvre de ces droits dans un esprit universaliste, en instituant à cet effet une «Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination».

Le Parti du progrès et du socialisme, tout en saluant cet acquis constitutionnel et en se félicitant des autres acquis dans le domaine de l’égalité et de la parité (cas des stratégies multisectorielles pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes, de la coordination des politiques publiques contre la discrimination fondée sur le genre, la loi relative à la nationalité, la loi relative à la protection contre le harcèlement sexuel …), insiste sur le danger de l’inégalité persistante entre les hommes et les femmes dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la politique et de l’économie, où le Maroc est classé parmi les derniers au niveau mondial. Il appelle à corriger d’urgence cette situation, surtout que la nature de la discrimination en fonction du genre a des racines «systémiques», qui tendent à devenir «structurelles».

A ce propos, il convient de rappeler que notre approche de la question de l’égalité et de la parité n’est pas seulement du point de vue des «droits humains». Mais nous considérons aussi qu’elle constitue un enjeu pour la justice sociale et un facteur important de développement et de progrès. Car, elle est de nature à fonder une culture de la non-discrimination en fonction du genre aussi bien dans la société que dans l’Etat, à renforcer l’indépendance économique de la femme à travers l’égalité dans l’héritage et dans l’accès au marché du travail et aux postes de décision, et à favoriser l’équilibre entre les exigences de la vie familiale, professionnelle, associative et politique.

La responsabilité des intellectuels dans l’accomplissement de leurs rôles

Comme dans d’autres organisations partisanes, les intellectuels ont joué un rôle historique d’avant-garde au sein du Parti du progrès et du socialisme. Ils ont contribué de manière notable à asseoir la pensée progressiste et à élaborer les positions politiques du Parti et se sont engagés dans la défense des classes pauvres et modestes, mettant leurs savoirs et leurs expériences au service de leurs convictions. Ils ont eu suffisamment de courage et d’audace pour défendre les valeurs et les causes du projet de société dans lequel ils croyaient, sachant que la lutte idéologique est une partie importante de la lutte pour le changement et l’émancipation.

L’intellectuel engagé, qui assume ses convictions, est un acteur politique proche des citoyens, de leurs préoccupations et de leurs attentes, qui met son intelligence au service de la réflexion sur les questions sociétales et politiques et essaie de trouver des réponses, de donner une opinion sérieuse, capable de bousculer les lignes, de plaider et de contribuer au débat public…

L’action politique a toujours besoin du renouvellement des élites et a toujours besoin de ce genre d’intellectuels qui mettent leurs compétences au service de l’utopie, au service de l’encadrement des camarades, au service de la lutte idéologique contre l’idéologie dogmatique et obscurantiste, pour arracher des droits et des libertés encore plus larges, et pour une meilleure répartition des richesses…

Le Parti du progrès et du socialisme, qu’on qualifie de parti des intellectuels, vu ce qu’il a accumulé comme expériences et comme enracinement, constitue une force d’attraction capable de mobiliser cette catégorie de l’élite.

Cependant, la faiblesse de l’organisation et les carences dans l’exploitation des énergies du Parti à cette fin, sauf quelques exceptions positives, n’ont pas aidé à réussir cet élan espéré. C’est pourquoi il est plus que jamais nécessaire de déployer des efforts dans ce domaine.

CHAPITRE II

LA CULTURE NATIONALE DEMOCRATIQUE EST AU CŒUR

DU PROJET DE DEVELOPPEMENT  AU MAROC

La culture, dans sa large acception, exprime notre essence même, dans la pluralité de ses sources identitaires et dans la diversité de ses expressions. Elle reflète l’image du Maroc dans le monde et son identité nationale complexe, car résultante d’une construction et d’une accumulation historiques, et capable d’évoluer dans le sens de la modernité et du progrès.

La Constitution de 2011 est la première loi suprême qui prend acte des dimensions historiques éminentes de la teneur de l’identité nationale et adopte dans nombre de ses dispositions des normes de progrès, telles la primauté des conventions internationales sur les législations nationales, ou la reconnaissance du pluralisme linguistique et de la diversité des composantes de l’identité nationale, la garantie des droits culturels dans leur dimension universelle, dont la liberté d’expression et de création, et le droit au soutien public.

La diversité culturelle, dans ses deux volets de la pluralité linguistique et de la diversité des expressions culturelles, constitue une richesse immatérielle qu’il faut protéger et valoriser, parce qu’elle contribue à l’enrichissement collectif de l’identité nationale et au renforcement continu du lien social.

La culture est une question transversale qui requiert une approche basée sur l’interaction et la convergence entre les différents secteurs gouvernementaux (Culture, Communication, Enseignement, Tourisme, Artisanat, Relations extérieures …), les collectivités territoriales et la société civile, afin de développer l’économie de la culture et de renforcer le rayonnement du Maroc et mieux servir ses causes à travers le monde.

Au niveau idéologique : La culture est un espace de luttes autour de la modernité et des valeurs

Les questions culturelles font l’objet du débat et de la lutte autour des valeurs et de la modernité pour élargir la pratique des libertés, notamment la liberté de conscience, la liberté d’expression et les problématiques liées à l’égalité entre les sexes et au pluralisme linguistique.

L’identité nationale, en tant que construction socio-historique, demeure le cadre dans lequel se déroulent les combats idéologiques pour définir ses contours, ses frontières, ses contenus et les voies d’intégration en son sein des identités locales et régionales.

La plupart des combats sociaux en cours actuellement, autour de questions sociétales, ont dans leur essence une dimension culturelle.

Ce sont des luttes qui opposent les forces du progrès, qui cherchent à renforcer la dynamique de la culture des droits et des libertés, et les forces conservatrices, attachées, par conviction ou par calcul politique, à une lecture pétrifiée et stérile de notre patrimoine culturel et de la religion musulmane, surtout après que la disposition relative à la liberté de conscience fut écartée de la Constitution.

Au niveau politique : La culture est un levier de la stabilité du pays

La culture joue un rôle central pour garantir la stabilité, car pour faire face aux dangers que constituent les courants extrémistes, qui se nourrissent d’une idéologie religieuse, tiennent un discours dont les inférences sont puisées dans des lectures et des références différentes et incitent les jeunes à recourir à la violence pour imposer leur pensée obscurantiste, il faut une réponse culturelle, en plus de la réponse économique et sécuritaire.

Développer les opportunités d’emploi et réduire les disparités sociales est en mesure d’alléger grandement les tensions sociales et d’assécher les sources de mobilisation du projet obscurantiste. Le développement de la culture, en facilitant l’accès à l’innovation et aux arts renforce le ciment du sentiment d’appartenance nationale d’une part et, d’autre part, aide l’homme et son esprit à s’ouvrir sur des univers magnifiques et sur les vertus du dialogue et de la différence, réduisant, par là-même, les dangers extrémistes, de manière décisive, profonde et durable.

Au niveau social : La culture contribue au renforcement de la cohésion sociale

La culture contribue à consolider la cohésion sociale, car le partage de valeurs, le sentiment de fierté d’un patrimoine commun, la communication dans les langues natives officielles et les langues étrangères, l’ouverture sur l’autre et la jouissance des diverses cultures et de leurs expressions artistiques renforcent en effet le lien social et facilitent la convivialité et la coexistence entre des générations différentes et dans les grandes villes, où le brassage et la fusion culturels s’opèrent à un grand rythme.

La cohésion sociale se renforce également à travers la démocratisation de la culture, en y facilitant l’accès à travers le territoire national et en remédiant au déséquilibre spatial par la création des infrastructures culturelles nécessaires et la bonne répartition des activités culturelles.

Au niveau économique : La culture est une source productive de la valeur et de l’emploi

La culture est devenue une source importante de production de la valeur et de création d’emploi, dont la valeur ajoutée à la production nationale atteint dans certains pays 6%. Les industries culturelles et artistiques constituent la locomotive de ce secteur dans le cadre d’un écosystème où se complètent les éléments artistiques, financiers, techniques, technologiques et juridiques. Comme elle alimente également la production des secteurs du tourisme et de l’artisanat.

Le Maroc est l’un des pays qui jouissent d’atouts culturels remarquables, d’un patrimoine matériel et immatériel riche et varié, objet d’une large reconnaissance internationale, et de sites naturels et de dynamisme artistique qui lui confèrent un grand avantage dans les secteurs du tourisme et des industries culturelles.

Cependant, le Maroc a toujours besoin d’un effort, participatif et durable, dans le secteur de la culture, pour mettre en place un écosystème complet qui consolide les industries culturelles et artistiques.

Au niveau diplomatique : La culture est un facteur essentiel de rayonnement de notre pays

La culture, en tant que patrimoine, pensée, innovation et industrie, joue deux rôles complémentaires dans l’expression de la profondeur civilisationnelle et du génie marocains et dans la contribution au service des intérêts nationaux :

Le premier rôle apparaît dans le cadre des relations culturelles qui tendent à faire connaître les expressions culturelles à travers le renforcement de la communication et de l’entente entre les peuples et dans la consolidation des liens avec les Marocains du monde ;

Le second rôle réside dans l’investissement dans la culture, dans le cadre des relations étrangères, pour la protection du produit culturel marocain sur le marché international, notamment à travers :

l’attachement à l’exception culturelle dans les accords de libre-échange ;

la défense de la cause nationale, en valorisant au niveau international la diversité et la pluralité culturelles nationales ;

le soutien à l’économie nationale à travers l’attraction des touristes, l’investissement étranger et le renforcement des exportations culturelles ;

la contribution au rayonnement diplomatique du Maroc au niveau continental, méditerranéen et arabe, et le renforcement de son influence à travers la mise en valeur du succès de ses spécificités, telles son attachement aux valeurs de la tolérance et de la modération, le renforcement de sa présence et de son leadership dans les institutions internationales et l’inclusion effective et permanente de la culture dans les accords bilatéraux.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Constitution et de la mise en place d’un nouveau modèle de développement, qui tende à réduire les disparités sociales et spatiales et à valoriser le capital immatériel du royaume, le Parti du progrès et du socialisme, qui a été précurseur dans l’intérêt accordé à la question culturelle, à travers sa littérature sur les facteurs non-économiques du développement et son attachement à la promotion de la culture et du patrimoine amazighes, appelle à ce que la question culturelle soit considérée comme une priorité nationale.

La politique culturelle doit être définie à la lumière d’orientations stratégiques issues d’un processus participatif, qui vise à garantir les droits culturels, à développer l’économie culturelle et à renforcer le rayonnement marocain à l’étranger, à travers la mise en place des moyens et des mécanismes nécessaires, en conférant aux collectivités territoriales un rôle dynamique et évolutif, aussi bien sur le plan local que régional.

Reconnaître les rôles essentiels de la culture et en faire une priorité nationale requièrent en effet des initiatives créatrices et efficientes et une politique culturelle nationale capable d’insuffler un nouvel élan et une nouvelle dynamique à ce secteur.

Related posts

Top