La stratégie d’intégration du genre ambitionne l’ancrage de l’égalité

La stratégie d’intégration du genre ambitionne l’ancrage de l’égalité de genre dans le secteur de l’eau et l’intégration de l’approche genre dans la gestion des ressources humaines, a indiqué, vendredi à Rabat, la ministre déléguée chargée de l’Eau, Charafat Afilal.

Intervenant lors de la cérémonie de présentation de la Stratégie d’institutionnalisation de l’intégration du genre dans le secteur de l’eau, Mme Afilal a souligné que cette stratégie a été définie après une analyse multidimensionnelle selon quatre axes liés au développement d’une capacité institutionnelle pérenne pour assurer l’ancrage de l’égalité de genre dans le secteur de l’eau et l’intégration de l’approche genre dans la gestion des ressources humaines.

« Ces axes reposent également sur le renforcement de l’égalité des chances pour l’accès des femmes aux postes de responsabilité, l’intégration de l’égalité du genre dans les métiers de l’eau et l’intégration de l’approche genre dans les programmes réalisés par le Secrétariat d’Etat auprès du ministère de l’Équipement, du transport, de la logistique, de l’Eau chargé de l’Eau (SEE), et les Agences de bassin hydraulique (ABH) et dans ceux réalisés dans le cadre de partenariat avec les autres intervenants dans le domaine de l’eau », a-t-elle ajouté.

La ministre déléguée a rappelé qu’un programme de mise en œuvre de cette stratégie a été tracé pour le moyen terme (2017-2020) et que la réalisation des projets identifiés dans le cadre de ce programme permettra de consolider les impacts positifs enregistrés en termes d’intégration du genre dans les métiers de l’eau et en matière d’accès aux postes de responsabilité au SEE et aux ABH, ainsi qu’en matière de gendérisation de quelques projets du Secrétariat permettant des effets bénéfiques pour les populations hommes/femmes, garçons et filles, tels que les projets d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement en milieu rural.

« La concrétisation de ce programme à moyen terme se fera par le comité genre et la commission technique, instaurés en avril 2016, en vue d’une planification annuelle des projets à mettre en œuvre, la recherche et la mobilisation des ressources financières nécessaires à la réalisation des projets ainsi que leur suivi-évaluation à court et moyen termes à travers des indicateurs spécifiques au genre », a indiqué Mme Afilal.

Elle a par la même occasion, mis en avant les avancées réalisées par le Maroc dans le domaine des droits de l’Homme en général et ceux des femmes en particulier, rappelant les chantiers et projets lancés en la matière dont le Plan gouvernemental pour l’égalité « ICRAM », la budgétisation sensible au genre dans le cadre de la loi organique des finances, les mécanismes organisationnelles permettant de veiller à l’égalité l’élaboration des stratégies d’institutionnalisation de l’intégration du genre dans les politiques dans celle de son département.
De son côté, la Représentante du bureau multi-pays de l’ONU Femmes pour le Maghreb, Leila Rhiwi a indiqué que cette stratégie s’inscrit dans une triple démarche allant de la garantie de l’accès à l’eau, à la réinvention des modèles de gestion de l’eau, en passant par l’amélioration des processus de gouvernance.

Après avoir rappelé qu’un déficit global en eau de 40% menace le monde d’ici 2030, Mme Rhiwi a fait observer que cet amenuisement des ressources en eau menace directement les populations les plus vulnérables dont font partie les femmes.

Cet amenuisement, a-t-elle précisé, menace les droits des femmes les plus basiques et compromet leur santé et hygiène, soulignant qu’elles sont les premières utilisatrices de l’eau dans les foyers dans le monde. « Chargée de corvées d’eau, de la préparation des repas, de l’entretien du foyer, les femmes sont donc les premières gestionnaires des ressources en eau », a noté la responsable onusienne.

Elle a, dans ce sens, relevé qu’une politique publique visant l’amélioration de la gestion de l’eau et l’assainissement des eaux existantes ne saurait se passer de la prise en compte du rôle des femmes et de sa valorisation.

« Elle ne saurait pas non plus se passer de positionner les femmes dans le rôle de décideur afin d’orienter les programmes à l’échelle nationale, centrale et territoriale, vers une meilleure prise en compte de leurs besoins et une valorisation de leur rôle.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part notamment des représentants de nombreux départements ministériels, des ABH, des établissements publics, des partenaires techniques et financiers, a été une occasion pour préciser les enjeux d’intégration du genre, de proposer des recommandations pour mieux permettre la mise en œuvre des projets qui découlent de la stratégie dans le secteur de l’eau.

Cette stratégie d’institutionnalisation de l’intégration du genre dans le secteur de l’eau dont l’élaboration avait fait l’objet en mars 2015 d’une convention de partenariat entre le SEE et l’ONU-Femmes traduit la forte volonté et la claire détermination de ce département à garantir un ancrage institutionnel de l’équité et de ‘légalité entre les genres dans ses stratégies, programmes et projets ainsi que la gestion des ressources humaines.

(MAP)

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