On ne peut parler de la musique marocaine et de ses voix emblématiques sans faire un clin d’œil au parcours unique et inimitable de la chanteuse Zahra El Fassia. Eternelle, ses chansons ont marqué des générations. Elles ont contribué à l’enrichissement du patrimoine musical populaire marocain.
C’est en 1905 à Séfrou, à quelques kilomètres de la ville de Fès, que l’artiste a vu le jour. De confession juive, Zahra a apporté ses prières au chant populaire, notamment le Malhoun. Avec sa voix à la fois sensationnelle et lyrique, la musicienne a imposé son style depuis 1920. Après avoir joué dans les fêtes populaires et les noces juives, elle s’est lancée véritablement dans l’univers musical, et sa carrière professionnelle n’a pas tardé à prendre son envol.
Vers les années 60, elle s’installe à Casablanca, plus précisément à la rue Sarah Bernard où sa voix comble le vide de l’espace et fait chanter les gens. La légendaire et populaire chanteuse se lance aussi dans la composition. Elle écrit ses chansons et les chante avec amour et passion.
Le répertoire de Zahra El Fassia est riche, mais surtout authentique. Parmi ses titres les plus marquants et les plus connus, figurent : Hak A Mamma, Ya Biadi ana, Moulay Brahim, Lamra Lhakma , Chaâlat Li Nar Fi Kalbi, Alach Klam Lâar. Saâdi Rit Lbarah, Ktab Ya Taleb.
Aujourd’hui, ses chansons inspirent les chanteurs en herbe. Il va sans dire que son titre « Hak A Mamma » repris par la jeune chanteuse Neta Elkayam, et le chanteur et comédien Faiçal Azizi, demeure le plus célèbre, le plus connu de nos jours. Il faut rappeler quand même que cette chanson a été revisitée dans la pièce de théâtre «El Harraz » du défunt Tayeb Seddiki.
En signe de reconnaissance et de gratitude, le festival «Warchane Slam l’Malhoun» a rendu un vibrant hommage à cette diva originale en 2009, notamment pour son parcours exceptionnel. Zahra El Fassia a rendu l’âme en 1994 à Ashkelon à l’âge de 89 ans.
Mohamed Nait Youssef