Les rencontres du SIEL se sont penchées sur un poète immense : Mahmoud Darouich. Son expérience poétique et littéraire était au cœur d’un débat qui a eu lieu samedi 9 février dans le cadre du Salon international de l’édition et du livre à Casablanca.
«Mahmoud est l’une des figures de proue de la littérature dans le monde entier et non pas uniquement dans le monde arabe. Et dans sa poésie et sa culture, il a gardé l’identité de la Palestine», a fait savoir Yahya Yakhlaf, poète palestinien. Mahmoud Darouich, a-t-il indiqué, a fait connaitre la cause palestinienne. Selon ses dires, le poète a inventé la littérature de la résistance. Il a contribué, notamment à la rénovation du poème arabe. «Mahmoud est toujours présent dans la mémoire des Palestiniens», a –t-il ajouté.
Lors de son intervention, Yahya Yakhlaf a mis l’accent sur le séjour de Mahmoud en France où il cherchait une plateforme pour faire rayonner sa poésie. «Il avait un rituel particulier dans l’écriture. Dans sa chambre, il écrivait régulièrement avec un programme quotidien», a-t-il fait savoir. Dans cette optique, Mahmoud Darouich, dit-il, écrivait un poème, le relisait après un mois ou deux mois, avant de le publier. «Mahmoud n’écrit aucun poème sans le relire, le réviser et parfois le réécrire», a-t-il indiqué.
Yahya Yakhlaf, qui a été l’un des amis du poète, s’est livré à cœur ouvert lors de cette rencontre. «Mahmoud était un exemple du poète et intellectuel qui a mêlé la poésie et la politique. Il avait des positions politiques et sa voix a été entendue. Sa position était nationale, rationnelle et pacifique. C’est une sommité de la pensée et de la poésie parce qu’il a joué un rôle important dans notre vie, un homme qui a marqué notre culture et notre art, conclut-il.
Pour Mahmoud Maarouf, modérateur de la rencontre, le poète marocain Hassan Najmi a été l’ombre de Mahmoud Darouich au Maroc. Il est parmi les grands piliers de la culture et de la poésie arabes. Najmi a mis l’accent sur Mahmoud Darouich le «Marocain», qui a été sollicité avant la création de la maison de la poésie au Maroc. Le nom du poète palestinien figure parmi les noms importants de la maison de la poésie. «Je n’ai jamais pu écrire une seule ligne après sa mort. J’aimais Mahmoud le poète et l’humain. Je l’ai connu à Meknès en Mars 1983. J’avais 23 ans à l’époque. J’étais dans mes débuts. Il était un homme qui écoutait. Humble, modeste, tendre, sensible. Il n’était pas uniquement un poète palestinien ou arabe, mais plutôt un poète universel», a affirmé Najmi.
Mohamed Nait Youssef