Nouvelles frappes sur Kiev

Au premier jour du sommet du G7 en Allemagne

Kiev s’est de nouveau réveillée dimanche à l’aube avec des bombardements, sur un quartier proche d’une usine d’armement déjà touché ces dernières semaines, peu avant l’ouverture d’un sommet du G7 en Bavière.

« Il y a eu quatre missiles à partir de 06H30 » (03H30 GMT), a indiqué à l’AFP Edouard Chkouta, qui habite ce quartier aisé du nord-ouest de la capitale ukrainienne.

Un immeuble d’habitations « a été touché directement dans les derniers étages et j’ai vu de mes propres yeux des blessés sortir », raconte-t-il.

C’est la troisième fois depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine que ce quartier est visé par des missiles. Il avait déjà été touché mi-mars, puis le 28 avril, lors de la visite à Kiev du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Une journaliste ukrainienne de Radio Liberty avait péri dans son appartement.

L’usine d’armement du quartier, dénommée Artem, fondée à la fin du 19e siècle, produit notamment des roquettes air-air et anti-char et des missiles de gros calibre, selon un site militaire spécialisé ukrainien.

Peu après les frappes, des dizaines de résidents se massaient sur les trottoirs situés en face de l’immeuble touché, certains en pleurs, d’autres vêtus de peignoirs, alors que les secours commençaient à évacuer, a constaté une équipe de l’AFP sur place.

Les trois derniers étages de l’immeuble, qui en compte une dizaine, ont été entièrement détruits et plusieurs incendies se sont déclarés, dégageant une épaisse fumée brune. Plusieurs heures plus tard, les pompiers luttaient toujours pour maitriser deux foyers d’incendie.

Une collaboratrice de l’AFP habitant dans un autre immeuble du même complexe résidentiel a entendu un puissant bourdonnement précédant les explosions, typique des attaques de missiles.

« Je suis allé au balcon, j’ai vu des missiles tomber et entendu une explosion énorme, tout a vibré », a raconté à l’AFP Iouri, 38 ans, qui habite lui aussi ce complexe.

Quatre blessés ont été hospitalisés, dont une petite fille de sept ans qui résidait au neuvième étage de l’immeuble touché. Elle a été « extraite des décombres », a expliqué le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, arrivé rapidement sur le site.

Le bilan pourrait encore évoluer. Un autre missile s’est abattu sur un jardin d’enfants à proximité, apparemment sans faire de victimes.

L’AFP a assisté au sauvetage de la mère de la fillette de sept ans, qui a pris plusieurs heures. Elle était coincée sous une dalle de béton, selon les secours. Les autorités l’ont présentée comme une citoyenne de la Fédération de Russie, âgée d’une trentaine d’années. Elle a été transportée à l’hôpital dans un état grave.

Selon M. Klitschko, les Russes ont voulu « intimider les Ukrainiens (…) à l’approche du sommet de l’Otan » et de celui du G7, les deux événements s’enchaînant en Bavière puis en Espagne à partir de ce dimanche et jusqu’à jeudi.

Irena, 32 ans, est sortie sur le trottoir avec son fils Makar, âgé de 17 mois. « On est descendus avec notre baluchon d’urgence qui est près de la porte depuis le début de la guerre parce qu’on a dû évacuer », a-t-elle dit.

La dernière frappe russe remontait au 5 juin, et avait visé une usine à la périphérie de Kiev, faisant un blessé.

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