«Un 3e constructeur automobile peut trouver un intérêt certain pour venir s’installer au Maroc»

Tajeddine Bennis, Président Branche Industrie à l’Amica, organisatrice du salon de la sous-traitance, et DG de Snop Tanger a accordé à Bayane Auto un entretien, dans lequel le patron de l’entreprise Snop Tanger revient sur cette quatrième édition du salon de la ville de Détroit.

Bayane Auto : Le salon est à 4e édition, peut-on dire que l’événement de la sous-traitance a atteint une certaine maturité ?

Tajeddine Bennis : Je pense qu’on pourrait commencer à parler de maturité. Il est vrai qu’au départ, il y a trois ans, le salon a été lancé d’une manière artisanale. Aujourd’hui, les choses sont différentes. Ce salon est organisé par des professionnels du métier. Il est organisé parce que ses impacts sont fondamentaux pour le développement de nos usines. Nous souhaitons fortement attirer les  investisseurs pour nos usines. Il est certain que nous comptons convaincre ces sous-traitants de venir s’installer au Maroc. Pour rappel, la première édition a connu la participation de 123 exposants. On parle de plus de 280 exposants pour cette édition de 2017. Cette demande croissante nous a poussés à ne plus opter pour les chapiteaux pour la tenue d’un tel évènement. Cette année, nous allons l’organiser à Tanger Automotive City.

Il s’agit d’un bâtiment industriel érigé sur un espace de plus de 5000 m². Cela témoigne de l’ampleur et de l’importance de ce salon pour le secteur de l’automobile et surtout de la sous-traitance. En termes d’organisation, nous avons tenu compte des remarques des uns et des autres, des bonnes pratiques et des éléments à améliorer pour réaliser une excellente édition. Il est à noter que la particularité de cette année réside dans la participation des chambres de commerce et de l’industrie Française, portugaise, belgo-luxembourgeoise, espagnole et roumaine. La participation en masse de ces institutions étatiques témoigne de l’intérêt porté par ces pays à l’attractivité de notre pays, à savoir l’installation de l’usine Renault-Dacia, le développement des équipementiers, le projet PSA, le projet de sourcing de Ford et de Seat.

Le Maroc peut-il devenir un hub dans la région pour les sociétés spécialisées dans la sous-traitance?

Le Maroc est déjà un hub dans la région en ce qui concerne les métiers comme le câblage. Aujourd’hui, nos usines de câblage automobile alimentent toutes les usines à travers l’Europe, jusqu’à en Suède. Pour des pièces qui ne sont pas volumineuses et qui voyagent bien, cela pourrait être le cas dans l’avenir. Par exemple, l’usine Snop Tanger exporte ses pièces vers des usines de Renault au Brésil, en Colombie, en Russie, au Sud de l’Afrique, en Inde et en Espagne. Donc, nous pouvons parler de développement de hub au niveau de l’industrie automobile.

Comment peut-on développer l’écosystème automobile au Maroc?

D’abord, notre rôle en tant qu’association et acteur dans le secteur est de recenser les besoins précis et estimer les chiffres d’affaires potentiels pour le développement des projets. Nous travaillons pour présenter ces réalisations à des sous-traitants afin de les motiver à venir s’installer au Maroc. En plus de toutes les aides dont ils bénéficient, cela les encourage pour le développement de leurs activités. Le salon joue aussi un rôle primordial pour attirer les investisseurs puisqu’il met en évidence les besoins du secteur. L’ensemble de ces activités vise à améliorer notre compétitivité afin de capter de nouveaux marchés et créer de la valeur ajoutée au Maroc.

La Maroc possède-il des atouts pour abriter un troisième constructeur automobile?

Aujourd’hui, nous sommes à une taille intéressante de 600.000 véhicules et nous disposons d’un tissu d’équipementiers très large et développé. Je pense qu’un troisième constructeur automobile peut trouver un intérêt certain pour venir s’installer au Maroc, et même un quatrième

Jalal El Omari

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