«Blasmia», les hirondelles de lumière à la quête de vérité…

Quand on aime la vie, on va au théâtre. Ipso facto, l’art poétise l’existence, rendre le monde habitable. Du coup, ce fut un pur plaisir de renouer avec les planches avec une pièce théâtrale sobre; magnifiquement travaillée, esthétiquement réfléchie et joliment jouée et incarnée sur scène. «Blasmia» est un périple dans le temps et l’espace.

Un retour à l’origine de l’être humain et son évolution dans le monde. En effet, le titre, seuil de la pièce, est captivant. «Blasmia» comme on l’avait imaginé quand l’œil croisait la grande affiche du spectacle avant d’y accéder à la grande salle du spectacle, «sans nom»; un titre qui interpelle, qui questionne. Il en est simple, mais complexe. D’ici là, la quête commence. Devons-nous alors chercher un titre à cette pièce ? Que veulent ils dire par le choix de ce titre inachevé, ouvert à plus lectures et interprétations?

L’essence du beau et l’immanence de chaque œuvre en sommeillent dans les détails ! Ces détails bel et bien révélateurs. Il est 20 :15h. Une soirée rêveuse d’un 1er mars entre l’hiver et le printemps s’annonce rythmée et douce. Les gens commençaient à enterrer. A la porte, un comédien accueillie le public avec de dates, alors qu’un vidéaste filmait les amoureux des planches affluaient à la salle du théâtre national Mohammed V. Le geste généreux louable mettant le public là-dedans, dans le vif du spectacle.

Le bal de la pièce a été ouvert sur les rythmes de danses chorégraphiques des metteurs en scène. La première scène nous faisait rappelle à l’évolution de l’homme. La pièce est un voyage rythmique dont le corps en est un véritable instrument qui communique et s’exprime. Le jeu est un tissu de signes et de sensations.

D’ailleurs, dans la pièce, le corps, quant à lui, est un langage. Un langage de tous les êtres humains depuis la nuit des temps. Que veulent ils dire par ces formes circulaires, pour ce ne pas dire ce «ce cercle vicieux», par ces danses chorégraphiques omniprésentes au long du spectacle ? Le mouvement du corps dansant sur les rythmes tantôt musiques et tantôt électroniques, tantôt Rock fait voyager un autre univers.

La pièce est une quête vigilante, un voyage dans les dédales d’une expérimentation primitive aux temps modernes. On en est là dans la logique de la tribu nomade qui se déplace, qui voyage et qui marche d’un rythme linaire à la forme circulaire.

Ce sont les sensations humaines ; ses craintes, ses angoisses, ses aspirations qui se sont extériorisées en marchant, en se dépassant. Et pourtant peu importe le choix du chemin aboutissant au bout du tunnel ! C’est en effet la recherche de la lumière et de la vérité qui en sont dominantes. «Blasmia… ou les gens du chemin», cette pratique scénique contemporaine pluridisciplinaire est une nouvelle sensibilité dans le théâtre marocain. Une nouvelle touche artistique et esthétique enrichissant les expériences théâtrales marocaines. Il faut le rappeler que cette pièce écrite par le dramaturge Issam El Yousfi est une production de Daha-Wassa et Arts i Love en coproduction avec le théâtre national Mohammed V dont la conception et mise en scène a été réalisée Ahmed Hammoud, dramaturge. Quand on aime la vie, on y ira voir un bon spectacle!

Mohamed Nait Youssef

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