Budget 2018: les principales orientations d’El Othmani

Pour 2018, le chef du gouvernement, qui vient d’adresser aux départements gouvernementaux la note d’orientation relative à la prochaine loi de finances, donne la priorité à l’exécution des projets qui ont fait l’objet de conventions signées au niveau national et international. Il s’agit d’en finir avec les retards d’exécution des projets, particulièrement ceux présentés devant le roi.

Dans cette note d’orientation, on retrouve aussi les mêmes préoccupations en termes de créations d’emploi, d’appui aux PME et de développement du tissu industriel. Sans oublier le soutien des secteurs sociaux, notamment la santé, l’habitat et l’éducation. En fait, les derniers discours du roi ont plané sur cette note d’orientation, dans laquelle le chef du gouvernement insiste sur la cohésion sociale et  la lutte contre les fortes disparités territoriales. Une attention particulière est accordée au monde rural. Le chef du gouvernement veut notamment faire bénéficier les habitants du milieu rural du statut d’auto-entrepreneur. Il annonce par ailleurs sur la poursuite de la réforme de la caisse de compensation avec le démantèlement progressif des subventions.

Au-delà du social, El Othmani livre d’autres priorités sur le plan économique. Pour lui, l’élaboration de la prochaine loi de finances doit se focaliser sur la promotion des secteurs productifs, en l’occurrence l’industrie. Le département de Moulay Hafid Elalamy est appelé à poursuivre le plan d’accélération industrielle afin de porter la part de l’industrie dans le PIB à 23% à l’horizon 2020 contre14% actuellement. Le chef du gouvernement affiche en fait les mêmes priorités en matière d’appui aux stratégies sectorielles. Pour le Plan Maroc Vert, il faudra accélérer l’intégration des systèmes de production, de distribution et de transformation.

Saad Eddine El Othmani n’apporte rien de nouveau pour les secteurs de l’énergie et du tourisme, rappelant uniquement les objectifs déjà fixés par les stratégies mises en place par les départements concernés.  Il rappelle aussi que le Maroc doit opérer une dynamisation des mécanismes de l’économie verte et le développement durable, et ce à travers les grands projets structurants déjà lancés en matière d’énergie renouvelable.

Par contre, il a annoncé l’adoption d’une nouvelle charte de l’investissement. L’idée est de promouvoir l’investissement et d’améliorer le classement du Maroc dans les indices mondiaux de compétitivité. Pour atteindre cet objectif, il faudra faciliter aux investisseurs l’accès au foncier en réduisant les barrières procédurales. Selon le chef du gouvernement, le foncier public doit être mobilisé en faveur des investisseurs dans le strict respect des principes de transparence et d’égalité.  El Othmani a également insisté la simplification des procédures de création d’entreprises et l’amélioration du climat d’affaires. Dans la même lignée, le chef du gouvernement a indiqué que les centres régionaux d’investissement feront l’objet d’une évaluation. Là encore, la note de cadrage est fortement imprégnée du dernier discours du Trône. Le roi avait présenté les CRI comme un «frein», ne jouant pas leur rôle de mécanisme incitatif.

Hajar Benezha

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