Abdelahad Fassi-Fihri
Je ressens douloureusement la disparition de Khalid; je l’ai connu à Paris où, au milieu des années 70, il fut l’un de mes «encadrants» lors de mon adhésion au PPS. J’ai toujours été impressionné par sa voix, forte et sereine, et par la qualité de son expression orale, tant en français qu’en arabe. Il donnait sens à l’expression «Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement». Il avait l’art de rendre simple et accessible la compréhension des situations, quelle que soit leur complexité. Il faisait partie de cette catégorie de juristes qui, par la rigueur de leur raisonnement, égalaient ou dépassaient les mathématiciens et les scientifiques.
Je l’ai accompagné dans l’aventure de l’Institut Supérieur de l’Administration pour mettre en place une grande école dédiée à la formation des hauts fonctionnaires de l’Etat, conformément à la vision de feu Sa Majesté Hassan II. J’ai été alors témoin de son sens de la diplomatie, de sa délicatesse, de la courtoisie avec laquelle il tentait de surmonter les multiples difficultés pour concrétiser le projet, rejetant le conflit et recherchant toujours le compromis.
Au sein du bureau politique, son sens de la dialectique, sa juste appréciation de la situation et des rapports de forces ont été bien souvent déterminantes pour permettre au PPS de prendre les positions justes, équilibrées et le mettre à l’abri des opportunismes, tant de droite que de gauche. Et puis, il y a l’homme, avec son sens de l’écoute, sa gentillesse, son refus de blesser qui que ce soit, même en cas de forte opposition des idées.
Son attachement au parti était sans égal. Je l’ai vu pour la dernière fois au siège du parti, il y a une dizaine de jours, où , bien que très diminué par la maladie, il est venu assister à une conférence.
Qu’Allah l’accueille en sa sainte miséricorde ! Il va nous manquer.