Les conseils de la région ont tenu, hier lundi, leur session de juillet. Une occasion pour les uns et les autres d’examiner et d’adopter après débat, les points de l’ordre du jour. Dans la région Drâa Tafilalet, celui-ci en contient paradoxalement plus de 450.
Du jamais vu dans les annales des institutions représentatives ! Comment peut-on s’en sortir avec cette pléthore exubérante qui bat tous les records? L’état exceptionnel voire bizarroïde dans lequel se trouve le conseil régional de Drâa Tafilalet interpelle toutes les composantes de la région et incite les responsables centraux à prendre les mesures qui s’imposent pour mettre un terme aux fantaisies inadmissibles.
Depuis un certain temps, cette instance élue fait l’actualité nationale. Il ne passe un jour sans que l’on entende parler de telle ou telle bourde dont l’auteur n’est autre que la présidence. Au sein de cette structure, on se permet de tout bafouer comme si elle était exempte de se conformer aux lois qui régissent cette institution qu’on voudrait hisser à la régionalisation avancée. La région n’est plus un outil de développement qui se penche sérieusement sur les priorités et un espace de gouvernance collégiale, selon les attributions et les prérogatives assignées. Mais, elle s’est érigée en propriété privée où les services publics sont renvoyés aux calendes grecques.
Il serait redondant de citer toutes les bévues qui font couler beaucoup d’encre dans les milieux de la région. Mais, il aurait suffi d’évoquer quelques bavures qui continuent à défrayer toute la chronique. Tout d’abord, on ne comprendra pas pourquoi on tient à se mettre à la place de l’autorité de tutelle à laquelle revient la question de la liste des trois membres sanctionnée par le pouvoir judiciaire. L’entêtement manifesté à cet égard n’a d’autre explication qu’une tentative d’éluder l’opinion publique sur les vrais problèmes qui pèsent sur la gestion des affaires du conseil régional. Dans le même ordre d’idées, la violation unilatérale des lois en vigueur est monnaie courante, depuis que les procédures ne sont jamais respectées, cas d’une centaine de véhicules de plus de 40 millions de dirhams qui crève sous l’effet de l’usure, sans que les écoliers n’en bénéficient.
Mais, la question majeure qui demeure en suspens, face à toutes ces anomalies dont le registre de la présidence est plein à craquer, c’est incontestablement, comment ces forfaits visibles à l’œil peuvent-elles encore être impunis ? La cour des comptes est bien en possession du dossier et a sans doute, dressé les rapports nécessaires. Les écrits sur toutes ces irrégularités ne cessent de fuser de toutes parts. La classe politique et syndicale s’indigne, sauf bien entendu, les acolytes auxquels on saupoudre les miettes. La société civile y compris celle à laquelle on avait promis monts et merveilles, monte au créneau et s’apprête à crever l’abcès. Le rappel à l’ordre du Wali, suite à la lettre présidentielle signifiant la non convocation des membres sus mentionnés, n’est pas non plus tenue en compte. Demain mercredi, une imposante conférence de presse organisée par les vingt, sera tenue pour mettre au clair toutes déficiences de la région…
Enfin, il faut bien dire que la région Drâa Tafilalet ne mérite guère tous ces déficits en termes de gouvernance, alors que d’autres attentes de la population sont pressantes. Avec plus de civisme et de patriotisme, le conseil régional pourrait contribuer comme il se doit à l’absorption des problématiques qui rongent au quotidien la région. Il pourrait subvenir aux besoins vitaux dans les écoles, les hôpitaux, les aires de jeux, les maisons de culture…dans les lieux les plus reculés de la région. Il pourrait désenclaver les patelins les plus accidentés, par le biais de la mise en place des accès et des passages. Il pourrait enfin aider, dans la synergie, à la mise en œuvre de la justice sociale et spatiale…Voilà les vraies pénuries dont souffre la région et non pas les caprices et les conduites pathologiques!!!